« inférer », définition dans le dictionnaire Littré

inférer

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

inférer

(in-fé-ré. La syllabe fé prend un accent grave quand la syllabe qui suit est muette : j'infère, excepté au futur et au conditionnel : j'inférerai, j'inférerais) v. a.
  • Tirer une conséquence de quelque proposition, de quelque fait. Je ne voulais pas inférer de toutes ces choses que le monde ait été créé en la façon que je proposais, Descartes, Méth. V, 3. On infère de là qu'il n'a rien donné qu'après sa mort, Patru, Plaidoyer 3, dans RICHELET. Tous les jours sa clarté [du soleil] succède à l'ombre noire, Sans que nous en puissions autre chose inférer Que la nécessité de luire et d'éclairer, La Fontaine, Fabl. II, 13. J'infère de ce conte Que la plus forte passion C'est la peur, La Fontaine, ib. IX, 15. Quand ils [les protestants] infèrent, par des conséquences qu'ils prétendent tirer de notre doctrine, que nous ne savons pas assez reconnaître la gloire souveraine qui est due à Dieu…, Bossuet, Expos. de la doctr. de l'Égl. 2.

    Absolument. Son âme pense, raisonne, infère, La Bruyère, XI.

    S'inférer, v. réfl. Être inféré. Il s'infère de là que…

SYNONYME

INFÉRER, CONCLURE. Inférer est tirer une conséquence. Conclure est aussi en tirer une ; mais cette conséquence est la dernière, la conclusion du raisonnement, ce que inférer n'implique pas. De plus, conclure s'emploie très bien quand il y a certitude. On conclut une proposition d'un syllogisme, on ne l'infère pas. Inférer laisse du doute. De cent expériences on infère une proposition que la centunième détruirait peut-être.

HISTORIQUE

XVIe s. Ils deffendent les donations entre le mari et la femme ; voulants inferer par là que tout doibt estre à chascun d'eulx, Montaigne, I, 215. Il y a trois principaux offices et differences d'entendement, inferer, distinguer, eslire, Charron, Sagesse, I, 14.

ÉTYMOLOGIE

Lat. inferre, inférer, proprement mettre dans, insérer dans, de in… 2, et ferre, porter.