« infection », définition dans le dictionnaire Littré

infection

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

infection

(in-fè-ksion ; en vers, de quatre syllabes) s. f.
  • 1Action d'infecter, de produire une odeur corrompue et malfaisante. Nul ne pouvait plus le porter à cause de l'infection insupportable qui sortait de lui, Sacy, Bible, Machab. II, IX, 10. L'horreur de ma plaie, son infection et la violence de mes cris troublaient l'armée, Fénelon, Tél. X. Il répand l'infection et la puanteur, Massillon, Carême, Lazare. L'infection du champ de bataille en éloigna bientôt le duc de Chartres, Saint-Simon, 13, 145.
  • 2Corruption produite dans un corps par les substances ou miasmes délétères qui s'y introduisent. L'infection de l'air. L'infection d'un hôpital. L'infection se répandit au loin.
  • 3Action exercée sur l'économie par des miasmes putrides ou par des liquides virulents. Laissant dans Helsinbourg quatre mille blessés dont la plus grande partie mourut par l'infection de tant de chevaux tués, et par le défaut de provisions, dont leurs compatriotes mêmes les privaient pour empêcher que les Suédois n'en jouissent, Voltaire, Charles XII, 5.

    Foyer d'infection, hôpital, prison ou tout autre lieu encombré et qui cause les maladies infectieuses.

    Infection purulente, maladie fébrile très grave, caractérisée par la formation d'abcès en différents organes et qu'on a supposée causée par l'introduction du pus dans les voies circulatoires.

  • 4Infection se dit, abusivement, pour odeur infecte. C'est une infection.

SYNONYME

1° INFECTION, PUANTEUR. Dans la puanteur, la mauvaise odeur est due à une cause quelconque ; dans l'infection, elle est due à une substance qui se corrompt et qui corrompt. L'infection est toujours malsaine, la puanteur peut ne pas l'être.

2° INFECTION, CONTAGION., L'infection diffère de la contagion, en ce que celle-ci, une fois produite, n'a plus besoin pour se propager de l'intervention des causes qui lui ont donné naissance ; qu'elle se reproduit en quelque sorte par elle-même, par voisinage, et indépendamment (jusqu'à un certain point) des conditions atmosphériques, tandis que l'infection, due à l'action que des substances animales ou végétales en putréfaction exercent sur l'air ambiant n'agit que dans la sphère du foyer d'où émanent les miasmes morbifiques. L'infection est relative à un foyer ; ainsi un hôpital encombré devient un foyer d'infection ; un mal s'y développe ; et ceux qui y entrent courent le danger de gagner ce mal. La contagion est relative à un individu ou même à un objet qui transmet une maladie déterminée. L'infection produit souvent la contagion.

HISTORIQUE

XIVe s. Le sang qui fait l'infection de toute la circonference de l'incision [d'un cancer], H. de Mondeville, f° 95, verso.

XVe s. …Poissons tout pleins de vie qui ont bosses, fils [fics], pourritures et autres maladies et infections, Ordonn. 1484.

XVIe s. Las ! par ma folle sotie M'est sortie Toute ceste infection, Marot, IV, 282. Elle [la guerre civile] vient guarir la sedition et en est pleine… où en sommes-nous ? nostre medecine porte infection ! Montaigne, IV, 198.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. infectio, infeccio ; espagn. infeccion ; ital. infezione ; du latin infectionem, de infectus, infect.