« jà », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
jà
- 1Déjà.
Je l'ai jà dit d'autre façon
, La Fontaine, Pâté. - 2Certes.
Quand Ribaut serait pendu, Ce ne serait jà grand dommage
, Voiture, Poésies, dans RICHELET.[Le loup] S'en allait l'emporter [le chien] ; le chien représenta Sa maigreur : jà ne plaise à votre seigneurie De me prendre en cet état-là
, La Fontaine, Fabl. IX, 10.Je le crois ; mais d'en mettre jà Mon doigt au feu, ma foi je n'ose
, La Fontaine, Nic.Jà a vieilli dans les deux acceptions.
HISTORIQUE
XIe s. E Deus ! dist Charles, jà nous sont il si loin
, Ch. de Rol. CLXXIV.
XIIe s. Jà Harupe la gente… Ne perdra à mon tems sa franchise et son nom
, Saxons, XX. Jà Deu ne place [plaise] que cest peché fazon [fassions]
, Ronc. 71.
XIIIe s. Chascuns se doit enforcier De Dieu servir, jà n'i soit li talens
, Quesnes, Romanc. p. 96. Jà [elle] avoit en son cuer [cœur] le conseil [de] l'aversier [du diable]
, Berte, X. De riens que commandez, ne serez jà desdite
, ib. LIV. Si vous dirons des pelerins dont grant partie estoit jà venue en Venise
, Villehardouin, XXXI. Sire, diz-je, les piez de ces vilains ne laverai-je jà
, Joinville, 194.
XVe s. Ne plaise jà à Dieu que la roine d'Angleterre fasse ce, ni ait empensé de faire
, Froissart, I, I, 14.
XVIe s. L'utilité la recommande tant [l'histoire], qu'il n'est jà besoing de luy chercher d'ailleurs authorité
, Amyot, Préf. IV, 28.
ÉTYMOLOGIE
Bourguig. jei, déjà ; provenç. ja ; espagn. ya ; portug. ja ; ital. già ; du lat. jam, qui est pour diam, diem, ce jour, par chute du d initial, comme dans Jovis, Janus, pour Diovis, Dianus.