« legs », définition dans le dictionnaire Littré

legs

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

legs

(lè ; le g ne se prononce pas, et il ne faut pas dire, comme quelques-uns, lègh ; l's se lie : un lè-z exorbitant, des lè-z exorbitants) s. m.
  • Ce qui est légué par testament ou par un autre acte de dernière volonté. Il mourut, et son testament N'était plein que de legs qui l'auraient consolée, Si les biens réparaient la perte d'un mari Amoureux autant que chéri, La Fontaine, Matrone. Il savait qu'une charité tardive, selon les Pères de l'Église, avait plus d'avarice que de piété, qu'il faut exécuter soi-même son testament et ses legs pieux…, Fléchier, Duc de Mont.

    Legs par assignat, legs d'une somme ou d'une rente à prendre sur un fonds déterminé.

    Legs pénal, legs mis à la charge d'un héritier, pour le cas où il méconnaîtrait les dernières volontés du testateur.

    Le legs universel est la disposition testamentaire par laquelle le testateur donne à une ou plusieurs personnes l'universalité des biens qu'il laissera à son décès, Code Nap. 1003. Le legs à titre universel est celui par lequel le testateur lègue une quote-part des biens dont la loi lui permet de disposer, telle qu'une moitié, un tiers, ou tous ses immeubles, ou tout son mobilier, ou une quotité fixe de tous ses immeubles ou de tout son mobilier, ib. 1010.

    Legs particulier, celui qui donne droit à un objet déterminé.

    Fig. Que reste-t-il aujourd'hui de toutes ces douleurs en Angleterre [les expiations pour la mort de Charles 1er] ?… les siècles n'adoptent point ces legs de deuil ; ils ont assez de maux à pleurer, sans se charger de verser encore des larmes héréditaires, Chateaubriand, Stuarts, la République.

HISTORIQUE

XIIIe s. Car il lui fist faire tex [tels] lais Dont s'ame fu en vraie pais, Bl. et Jehan. 2065. Se le [la] feme fesoit tix [tels] lais en se [sa] plaine santé à son segneur, par force ou par maneces… cis lais seroit de nule valeur, Beaumanoir, XVI, 4.

XVe s. Voiant sa maladie engregier [augmenter] et ses jours decliner, receut bien et devotement ses sacremens, et fit ses derrenieres ordonnances et leez tels que bon luy sembla, Chartier, Hist. de Charle VI et VII, p. 249.

XVIe s. Par lay testamentaire, Amyot, Sertor. 36. Les legs et dons faits in genere, Nouv. coust. génér. t. II, p. 618.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. legat ; catal. llegat ; espag. legado ; ital. legato. Le français est un substantif abstrait formé du verbe léguer (voy. LÉGUER), et qui s'est écrit au nominatif legs, les ou lais, et leg au régime ; la forme legs est une orthographe où l'ancienne s du nominatif s'est conservée.