« liguer », définition dans le dictionnaire Littré

liguer

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

liguer

(li-ghé), je liguais, nous liguions, vous liguiez ; que je ligue, que nous liguions, que vous liguiez v. a.
  • 1Mettre en ligue. Contre votre tyran j'ai ligué ses amis, Corneille, Cinna, IV, 5. Un juste courroux N'aurait plus tant de chefs à liguer contre vous, Corneille, Attila, IV, 4. Il [Guillaume III] n'eut pas de peine à liguer petit à petit l'Europe contre la France, Voltaire, Louis XIV, 15.

    Il se dit aussi des choses qu'on ligue. Liguer les intérêts, les passions.

  • 2Se liguer, v. réfl. Former une ligue. Pendant qu'on méditait une guerre contre Persée, Eumène, roi de Pergame, ennemi de ce prince, vint pour se liguer contre lui avec le sénat, Bossuet, Hist. III, 6. Un seul [roi, Louis XIV], toujours bon et magnanime, ouvre ses bras à une famille malheureuse [les Stuarts] ; tous les autres se liguent comme pour se venger de lui, La Bruyère, XII. Le pape Pie V fit bien mieux que de prêcher une croisade ; il eut le courage de faire la guerre à l'empire ottoman, en se liguant avec les Vénitiens et le roi d'Espagne, Philippe II, Voltaire, Mœurs, 160.

    Par extension. Celui-ci [un troisième médecin], ayant considéré les blessures, et sur l'avis des deux premiers, embrasse le second, s'unit à lui, et tous deux ensemble se liguent contre le premier et le chassent honteusement, Pascal, Prov. II.

  • 3Il se dit aussi des cabales qu'on fait entre particuliers pour et surtout contre quelqu'un ou quelque chose. En vain contre le Cid un ministre se ligue ; Tout Paris pour Chimène a les yeux de Rodrigue, Boileau, Sat. IX. Liguez-vous saintement pour le bien mutuel, Delille, l'Homme des champs, I.

HISTORIQUE

XVIe s. Ayant ligué avec lui la republique de Venise, Bassompierre, Mém. t. IV, p. 199, dans LACURNE.

ÉTYMOLOGIE

Ligue.