« marmotter », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
marmotter
- 1Parler confusément entre ses dents.
Que marmottez-vous là, petite impertinente ?
Molière, Sgan. 1.Quand je lui demande ce qu'il marmotte
, Sévigné, 30 juill. 1689.Il marmotte toujours certaines patenôtres Où je ne comprends rien
, Racine, Plaid. II, 1.Cette ardeur d'apprendre devint une manie qui me rendait comme hébété, tout occupé que j'étais sans cesse à marmotter quelque chose entre mes dents
, Rousseau, Confess. VI.Absolument.
Et semblaient, se plaignant, marmotter par dépit
, Régnier, Sat. X.Les enfants des villes, élevés dans la chambre et sous l'aile d'une gouvernante, n'ont besoin que de marmotter pour se faire entendre
, Rousseau, Ém. I.Elles [les marmottes] le boivent [le lait] en marmottant, c'est-à-dire en faisant comme le chat une espèce de murmure de contentement
, Buffon, Quadrup. t. III, p. 9. - 2Se marmotter, v. réfl. Être marmotté. Des paroles qui se marmottaient à l'oreille.
HISTORIQUE
XVIe s. Et patenostres en avant ; ainsi marmotant de la bouche et dodelinant de la teste
, Rabelais, Garg. I, 22. Un conseiller… feut ouï marmotant entre les dents…
, Montaigne, IV, 174.
ÉTYMOLOGIE
Pays de Côme, marmotà. Origine douteuse. On y a vu une onomatopée. Diez préfère l'opinion de Wackernagel, qui le rattache à marmotte, remarquant que l'allemand murmeln, marmotter, tient aussi à Murmelthier, marmotte ; il faut ajouter à cela que, d'après Buffon, la marmotte marmotte en buvant. Grandgagnage le décompose en mar, particule, et motter, du latin mussare ; mais motter n'existe pas en français.