« martre », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
martre ou marte
- 1Genre de quadrupèdes carnassiers digitigrades dans lequel on distingue : la martre commune, dite vulgairement martre ou marte des sapins ; la martre des hêtres ou martre domestique, appelée fouine, la martre mineure, qui est notre belette ; la martre blanche, connue sous le nom d'hermine ; la martre zibeline, appelée vulgairement zibeline ou zibelline, et qui fournit les plus belles peaux. Les martres formaient pour Linné un seul genre (mustela) ; Cuvier en a fait quatre, les putois, les martres proprement dites, les mouffettes et les loutres ; la marte zibeline appartient aux martres proprement dites, ainsi que la martre commune et la fouine ; mais la belette et l'hermine sont des putois.
La martre, originaire du Nord, est naturelle à ce climat, et s'y trouve en si grand nombre, qu'on est étonné de la quantité de fourrures de cette espèce qu'on y consomme et qu'on en tire
, Buffon, Quadrup. t. II, p. 242.Fig. Prendre martre pour renard, prendre une chose pour une autre.
Tu prends toujours martre pour renard
, Voltaire, Facéties, Quest. sur les cuirs, 3e lett.Dans un sens analogue.
Rendre conte pour conte et martre pour renard
, Corneille, le Ment. III, 4. - 2La peau de cet animal quand elle est employée en fourrure. Un manchon de martre.
- 3Nom d'une chenille, voy. HÉRISSON, n° 2.
HISTORIQUE
XIe s. De son col [il] jette ses grandes pels de martre
, Ch. de Rol. X.
XVe s. Il y avoit gagné vingt mille escus et deux pennes de martres
, Commines, V, 15. Une robe d'escarlate, fourrée de martres de païs
, Bibl. des ch. 6e série, t. I, p. 345.
XVIe s. Il est temps de laisser tes jeux et ta simplesse, Martes [poupées], chevaux de bois ; ce qui sied en jeunesse Ne sied quand on est grand
, Ronsard, 894. Tel qui se tient emmitonné dans les martes jusques aux aureilles…
, Montaigne, I, 259.
ÉTYMOLOGIE
Wallon, mâdrai, le mâle de la fouine ; espagn. et portug. marta ; ital. martora ; allem. Marder ; bas-lat. martures, martalus. On le tire du latin martes ; mais martes est douteux, il ne se trouve que dans Martial, Ép. X, 37 : Venator, capta marte, superbus adest ; des critiques l'ont chassé et remplace par mele. Il n'est donc pas sûr d'en tirer le mot roman.