« modeste », définition dans le dictionnaire Littré

modeste

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modeste

(mo-dè-st') adj.
  • 1Qui a de la modération, qui ne donne pas dans l'excès. Avec ses amis aussi modestes que lui, Bossuet, le Tellier. Pour rendre votre peuple modeste dans sa dépense, Fénelon, Tél. XI.

    En parlant des choses, qui ne dépasse par le taux voulu. Ceci est une évaluation modeste. Ma vengeance est bien modeste, Béranger, Ivrogne.

  • 2En parlant des choses, médiocre, simple, sans éclat. Renfermé, à l'exemple de ses pères, dans les modestes emplois de la robe, Bossuet, le Tellier. Son habillement était beaucoup plus que modeste, Montesquieu, Lett. pers. 45. C'est ici où on voyait autrefois la demeure modeste de Numa, Hist. des Vestales, dans DESFONTAINES. Respectez, croyez-moi, les modestes foyers D'agrestes habitants, mais de vaillants guerriers, Voltaire, Scythes, II, 5.

    Couleur modeste, couleur qui n'est pas éclatante. Le gris est une couleur modeste.

  • 3Qui a de la modestie, en parlant des personnes. Jamais on ne m'a vu triompher de ces bruits, J'y suis assez modeste, Molière, Éc. des f. I, 1. Comme l'univers n'a rien de plus grand que les grands hommes modestes, Bossuet, Cornet. Seule dans son palais la modeste Junie…, Racine, Brit. II, 2. Un homme modeste ne parle point de soi, La Bruyère, XI. Je me connais trop bien pour n'être pas modeste, Voltaire, Lett. Lacombe, 26 mai 1766.

    Substantivement. Faire le modeste.

    Il se dit des choses, dans le même sens. Par un refus modeste et fait pour inviter, Elle s'en dit indigne et croit le mériter, Corneille, Pomp. III, 3. Votre humeur modeste aime l'abaissement, Corneille, Théod. I, 2. Qu'il ait de ses aïeux un souvenir modeste, Racine, Andr. IV, 1. Qu'… à ce courroux funeste On verrait succéder un silence modeste, Racine, Brit. IV, 4. Il [Trajan] cherchait le mérite modeste, pour l'employer et le récompenser, parce qu'il était modeste lui-même, Voltaire, Temple de la gloire, préface. Le ton modeste doit être le mien, et celui de tout homme qui se livre au public, Voltaire, Lett. Thiriot, 25 janv. 1736.

  • 4Qui a de la pudeur, de la décence, en parlant des personnes. Il faut qu'une femme soit modeste.

    En parlant des choses, qui est conforme à la pudeur, à la bienséance. Il faut que le langage soit toujours modeste. À quoi bon, disaient-ils, cette mine modeste Et ce sage dehors que dément tout le reste ? Molière, Mis. III, 4.

  • 5 S. m. Ancien terme de toilette. Un modeste, sorte de mouchoir dont les dames se couvraient le cou, et qui s'est appelé aussi modestie.

ÉTYMOLOGIE

Lat. modestus. Comme moderari est pour modesari, modestus en est le participe à côté de moderatus, comme sectus à côté de secatus (voy. MODÉRER).