« muid », définition dans le dictionnaire Littré

muid

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muid

(mui ; le d ne se lie pas ; au pluriel, l's se lie ; des mui-z emplis) s. m.
  • 1Ancienne mesure de capacité, qui variait suivant les provinces.

    Muid de Roussillon, contenant 472 litres.

    Muid de Languedoc, contenant 442 litres.

    Muid de Montpellier, contenant 730 litres.

    Les muids gros, contenant 340 litres.

    Muid de Cahors, contenant 296 litres.

    Dans la basse Bourgogne, le muid n'est plus qu'une mesure de compte valant 270 litres ; on ne se sert que du demi-muid ou feuillette, contenant 135 litres.

    Quart-muid, petite barrique contenant 70 litres.

    Le muid de blé valait 18 hectolitres 73 litres ; celui d'avoine, 37 hectolitres 46 litres ; celui de sel, 24 hectolitres 98 litres ; celui de charbon, 41 hectolitres, 63 litres ; le muid de Paris, pour les liquides, contenait deux feuillettes, soit 268 litres, Legoarant Si un malheureux, pour la subsistance de sa famille, d'un muid de cidre ou de poiré, en fait trois, en y ajoutant deux tiers d'eau comme il se pratique très souvent…, Vauban, Dîme, p. 62. Les droits d'entrées, gros et huitième seront levés à raison du muid, jauge de Paris, contenant trente-six septiers, Arrêt du conseil, 18 sept. 1677.

  • 2La futaille qui contient la mesure d'un muid. Vingt muids rangés chez moi font ma bibliothèque, Boileau, Lutr. IV.

    Fig. Si de continuer le ciel lui fait la grâce, Il mesurera l'or au muid, Dancourt, Enf. de Paris, I, 2.

    Il est gros comme un muid, se dit d'un homme très corpulent. L'hôte de ce palais [une auberge] était gros comme un muid ; il s'appelait Cerise, Hamilton, Gramm. 3. M. de Monaco n'était pas fait pour les affaires ; avec cela gros comme un muid, Saint-Simon, 85, 111.

  • 3Se dit d'une mesure de terre que l'on ensemence avec un muid de grain.
  • 4Muid de chaux, la valeur de six futailles.

    Muid de plâtre, trente-six sacs à deux boisseaux et demi.

HISTORIQUE

XIIe s. Un mui de sel auroit mangié Cest chevaliers, si com je croi, Ainçois qu'il vous defraist vers moi, la Charrette, V. 1584.

XIIIe s. S'on me preste un mui de forment, liquix [lequel] vaut quarante sous, Beaumanoir, XXXIV, 15. Car tex [tel] n'a pas vaillant deus miches, Qui est plus aese et plus riches Que tex à cent muis de froment, la Rose, 4997. Se tu vels [veux] trover la contenance du mui, se tu mesures le dyametre du fons et le dyametre deseure…, Comput, f° 20.

ÉTYMOLOGIE

Wallon, moie ; namur. mou ; bourguig. meu ; prov. muei, mueg, mug, muog ; port. modio ; ital. moggio ; du lat. modius (voy. MOYEU 1).

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

MUID. - HIST.

XIIIe s. Ajoutez : Li diz Huguin paiera… un meu de vin…, Charte de Toul de 1251, dans Arch. des miss. scient. 3e série, t. I, p. 271.