« orange », définition dans le dictionnaire Littré

orange

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

orange

(o-ran-j') s. f.
  • 1Fruit à pepins, d'un jaune doré, et qui a beaucoup de jus ; ou, suivant la définition des botanistes, baie pluriloculaire à épicarpe glanduleux aromatique (le zeste, la peau), à mésocarpe sec et spongieux (le parenchyme), à endocarpe (pulpe ou chair) tapissé par des cellules pulpeuses qui naissent de la paroi des loges et s'étendent jusqu'aux graines. J'ai fait apporter ici quelques bassins d'oranges de la Chine, de citrons doux et de confitures, Molière, l'Avare, III, 12.
  • 2Couleur d'orange, ou couleur orange, couleur qui approche de celle de l'orange. Un ruban couleur d'orange.

    On dit aussi elliptiquement : un ruban, des rubans orange.

    S. m. L'orange, la couleur d'orange. L'orange de votre robe est plus beau que celui de la mienne.

  • 3Orange s'est dit anciennement pour oranger ; de là la locution fleur d'orange, qui est restée dans la langue, et que l'on tend aujourd'hui, à tort, à remplacer par fleur d'oranger. Tapissé tout exprès De bouquets de jasmin, de grenade et d'orange, Corneille, Ment. I, 5. On se dit bonjour, on retourne cueillir des fleurs d'orange, Sévigné, 562. Je vous apprends que nous sommes ici tout entourées de fleurs d'orange et de jasmins, Sévigné, 564. Tête bleu, j'oubliais le meilleur, de l'eau de fleur d'orange ; peut-on aller en bonne fortune sans eau de fleur d'orange ? Baron, Homm. à bon. fort. IV, 11.
  • 4Orange amère, un des noms sous lesquels on désigne la bigarade. Écorce d'orange amère.
  • 5Orange musquée, orange rouge, orange d'hiver, orange tulipée, variétés de poire.

    Fausse orange, variété de citrouille.

    Terme populaire. Orange à cochons, la pomme de terre.

  • 6Orange de mer, espèce d'alcyon.

HISTORIQUE

XIVe s. Pomme roonde, moienne, bele, citrine, la quele croist en la riviere de Janes (Gênes), et est appellée en franchois pomme d'orenge, H. de Mondeville, f° 83, verso.

XVe s. Pour six pommes d'orange, trois sols, Bibl. des chartes, 5e série, t. I, p. 224.

XVIe s. Cannespetieres, oranges [oiseau], flammans, etc. Rabelais, Garg. I, 37. Un espagnol sans un jesuite est une perdrix sans orange, Sat. Mén. p. 237. Les cercles, les oranges [pièce d'artifice], les grenades, les pelotes, les pots et carreaux à feu, Paré, IX, Préf. On peut donner sallades d'oranges, citrons, limons, Paré, XXVIII, 66. De rozes de Damas, tire-on de fort bonne et odorante eau : aussi des fleurs d'orange, de l'eau naffe, De Serres, 890.

ÉTYMOLOGIE

Espagn. naranja ; port. laranja ; ital. arancia, arancio ; milanais, naranz ; vénitien, naranza ; bas-grec νεράντζιον ; grec moderne νεράντι ; de l'arabe nāranj ; persan, narenj ; sanscrit, nâgaranga, qui viendrait, d'après Wilson, de nāga, éléphant, et rañdj, être malade, à cause que les éléphants mangent des oranges à se rendre malades ; ceci est sans fondement. Le mot paraît oriental, mais non sanscrit. Le français a essayé d'assimiler ce mot à or, à cause de la couleur.