« passe-passe », définition dans le dictionnaire Littré

passe-passe

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

passe-passe

(pâ-se-pâ-s') s. m.
  • 1Passe-passe ou tours de passe-passe, tours d'adresse des joueurs de gobelets. Le singe, de sa part, disait : Venez, de grâce ; Venez, messieurs : je fais cent tours de passe-passe, La Fontaine, Fabl. IX, 3. Vous voyez ici un homme [un prédicateur] qui entreprend d'abord de vous éblouir, qui vous débite trois épigrammes ou trois énigmes, qui les tourne ou retourne avec subtilité ; vous croyez voir des tours de passe-passe, Fénelon, Dialogues sur l'éloquence, I.

    Fig. L'aveugle enfant joueur de passe-passe [l'Amour], La Fontaine, Quipr.

  • 2 Fig. et familièrement, tromperie adroite. Vois que fourbe sur fourbe à nos yeux il entasse, Et ne fait que jouer des tours de passe-passe, Corneille, le Ment. v, 6. Me pensez-vous toujours ainsi Faire des tours de passe-passe ? Scarron, Virg. I. Les pauvres philosophes sont obligés de faire mille tours de passe-passe pour faire parvenir à leurs frères leurs épîtres canoniques, Voltaire, Lett. d'Alembert, 13 déc. 1763.

    Ce n'est pas jeu de passe-passe, ce n'est pas une illusion, une moquerie.

  • 3Sorte de jeu où les enfants dansent en rond, se tenant par la main.

    Au plur. Des passe-passe.

REMARQUE

Ce mot ne s'emploie d'ordinaire qu'avec tour ou jeu. Pourtant la Fontaine, comme on voit, l'a employé seul.

HISTORIQUE

XVIe s. Leurs espées estoient si courtes, que les basteleurs et joueurs de passe-passe les avaloient facilement en la place devant tout le monde, Amyot, Lyc. 39. Ces vanteurs, semblables à joueurs de passe-passe, n'estiment pas qu'il y ait nulle puissance de Dieu, sinon…, Calvin, Instit. 117. Par ung tour de passe pas, Palsgrave, p. 833.

ÉTYMOLOGIE

Passer. Les joueurs de gobelets, en faisant semblant d'avaler quelque chose, ou faisant quelque autre tour, ont toujours en la bouche ces mots, passe, passe, surtout en parlant de la muscade.