« percevoir », définition dans le dictionnaire Littré

percevoir

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percevoir

(per-ce-voir), je perçois, tu perçois, il perçoit, nous percevons, vous percevez, ils perçoivent ; je percevais ; je perçus ; je percevrai ; je percevrais ; perçois, qu'il perçoive, percevons, percevez ; que je perçoive, que nous percevions, que vous perceviez, qu'ils perçoivent ; que je perçusse ; percevant ; perçu v. a.
  • 1Recueillir un produit, des revenus. Solon distribua les citoyens de l'Attique en quatre classes : on était inscrit dans la première, dans la seconde, dans la troisième, suivant qu'on percevait de son héritage cinq cents, trois cents, deux cents mesures de blé ou d'huile, Barthélemy, Anach. Introd. part. 2e, sect. 1.

    Fig. La mort d'un ennemi ne fut pas le seul avantage que Tarquin perçut de son crime, Le P. Catrou, dans DESFONTAINES.

  • 2Recevoir, recueillir les impôts. Les tailles et les aides, dans lesquelles je comprends les douanes provinciales, étant ainsi converties en dîme du vingtième des fruits de la terre à percevoir en espèces…, Vauban, Dîme, p. 66. La manière tyrannique dont le revenu public est perçu, Raynal, Hist. phil. XIII, 57.
  • 3 Terme de philosophie. Recevoir l'impression des objets, éprouver une sensation ; concevoir l'idée qu'elle éveille. Lorsque nous avons eu souvent la perception d'un rapport quelconque, nous percevons le même rapport avec une facilité inconcevable, toutes les fois qu'il se représente à nous, Destutt-Tracy, Instit. Mém. scienc. mor. et polit. t. I, p. 440.

HISTORIQUE

XIIe s. Qu'on ne s'en [de mon amour] puist percevoir, Couci, XI. Tost [ils] auront perçeü l'engin de felonie, Sax. X.

XIIIe s. Uns chevaliers de Helmes qui Lyenars avoit nom… perchut l'orgueil et le beubant qui iert [était] en eulx, H. de Valenciennes, 11.

XVe s. Le chevalier perçut bien l'affection qu'ils avoient aux Anglois…, Froissart, I, I, 234.

XVIe s. La volupté mesme et le bonheur ne se perçoivent point sans vigueur et sans esprit, Montaigne, I, 329.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. percebre ; espagn. percebir ; portug. perceber ; du lat. percipere, de per, et cipere pour capere, prendre. Le provençal percebre représente exactement le latin percipere, avec l'accent sur ci ; le français percevoir représente une forme allongée.