« perche.2 », définition dans le dictionnaire Littré

perche

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

perche [2]

(pèr-ch') s. f.
  • 1Brin de bois de trois à quatre mètres de longueur, et de moyenne grosseur. Et de dormir sur pied comme un coq sur la perche, Régnier, Sat. X. Cependant un faucon sur sa perche voyait Notre Manseau qui s'enfuyait, La Fontaine, Fabl. VIII, 21. Il faut [en Ukraine] sonder la terre avec de grandes perches ferrées pour découvrir ces magasins souterrains [de blé conservé sous terre], Voltaire, Charles XII, 4.

    Fig. et familièrement. C'est une grande perche, se dit d'une femme grande et d'une taille mal gracieuse.

    Terme de fauconnerie. Se battre à la perche, se dit de l'oiseau de proie qui, étant sur la perche, se débat continuellement.

    Fig. C'est alors que nous nous agitons davantage, nous battant à la perche, et que, faute de donner emploi à notre esprit, il se fait peine à lui-même, La Mothe le Vayer, Dialogue d'Orat. Tub. t. I, p. 212, dans POUGENS.

  • 2Long bâton dont on se sert pour faire aller un bateau, en appuyant sur le fond de l'eau ou sur la rive. Conduire un bateau à la perche. Aller à la perche dans les petites rivières où l'on ne peut se servir de rames.
  • 3Ancienne mesure agraire de dix-huit, vingt ou vingt-deux pieds, suivant les différents pays, cent perches faisant toujours un arpent.

    L'étendue d'une perche carrée. Vingt perches de vignes, de prés.

  • 4 Terme de pêche. Baguette de huit à dix pieds de longueur, dont on se sert pour pêcher, et à laquelle on attache une ligne.
  • 5Baliveau ou longue branche mince et brute que l'on cloue ou qu'on lie sur des pieux pour faire des palis à jour.
  • 6 Terme de chasse. Perches ou pliants, branches qu'on élague et que l'on plie, dans les avenues des pipées, pour y tendre des gluaux.
  • 7 Terme de vénerie. Les deux grosses tiges du bois ou de la tête du cerf, du daim et du chevreuil, auxquelles les andouillers sont attachés.
  • 8En architecture gothique, nom donné à certains piliers menus et hauts, joints ensemble au nombre de cinq ou six, et se courbant par le haut pour former les arcs et les nervures qui retiennent les pendentifs.
  • 9Pièce du métier de haute lisse.

    Morceau de bois auquel on attache une étoffe pour en faire ressortir le poil.

    Tirer un drap à la perche, le lainer, en tirer le poil avec des chardons sur la perche.

HISTORIQUE

XIIIe s. Qant fete fu [la fosse] à sa devise, Une perche a par desus mise, Sor la perche met une cloie, Ren. 7410. Et jamès fons n'i fust trovés Par perche, ne par aviron, la Rose, 21687. [Il] Vit une bisse [couleuvre] od sun foün [petit] ; Tute esteit blaunce cele beste, Perches de cerf out sur la teste, Marie de France, Gugemer.

XVe s. Se desir estoit esprevier, Et volast en toute saison, En quele chambre en vo maison Li feriez-vous perche à perchier ? Deschamps, Poésies mss. f° 439.

XVIe s. Ces communes n'estoient point armées de perches brulées comme au temps passé, mais estoient presque tous harquebusiers, mousquetaires et picquiers, D'Aubigné, Hist. III, 382. Voyant les principaux de ses serviteurs se bastre à la perche d'un estat de mareschal de France [se le disputer]…, Carloix, II, 9. Un orme fut, dont la cyme estoit pleine De mainte branche, où les corbeaux au soir Prenoient leur perche et se souloient assoir, Ronsard, 639.

ÉTYMOLOGIE

Bourg. et Berry, parche ; wallon, pîss ; provenç. pergua, perga, perja ; catal. perca ; espagn. percha ; ital. pertica ; du lat. pertica.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

2. PERCHE. Ajoutez :
10Tendre la perche, tendre une perche à quelqu'un en danger de se noyer.

Fig. Venir en aide à quelqu'un. Aujourd'hui, Van B…, vous tendez la perche à B… en adoptant sa version, Gaz. des Trib. 15 avril 1874, p. 362, 3e col.

REMARQUE

La perche de Paris valait 5m, 8471 ; celle des Eaux et Forêts, 7m,1465. La perche carrée de Paris, mesure de superficie, valait environ 34 mètres carrés ; celle des Eaux et Forêts, 51 mètres carrés.