« perpétuel », définition dans le dictionnaire Littré

perpétuel

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

perpétuel, elle

(per-pé-tu-èl, è-l') adj.
  • 1Qui ne cesse point, qui dure toujours. Parole… à laquelle Dieu joint la promesse d'un empire perpétuel qui s'étendra sur tous les gentils et n'aura d'autres bornes que celles du monde, Bossuet, Hist. II, 4. Il [Dieu] réserve une plus douce familiarité aux justes, qui sont ses anciens et perpétuels amis, Bossuet, Mar.-Thér.

    Mouvement perpétuel, voy. MOUVEMENT, n° 3.

    En diplomatie, alliance perpétuelle, alliance dont la durée n'est point limitée.

    Terme de jurisprudence. Perpétuelle demeure, se dit d'un objet mobilier qu'on a placé dans un lieu pour y rester perpétuellement. Sont aussi immeubles par destination tous effets mobiliers que le propriétaire a attachés au fonds à perpétuelle demeure, Code Nap. art. 524.

    Terme de droit romain. Édit perpétuel, édit par lequel le préteur entrant en fonction déclarait quelles règles il suivrait dans l'administration de la justice, et qui ne variait plus pour toute l'année où il était en charge.

    On donna aussi le nom d'édit perpétuel à la codification des édits prétoriens faite sous l'empereur Adrien par le jurisconsulte Salvius Julianus.

    En horticulture, roses perpétuelles, fraises perpétuelles, roses, fraises qui fleurissent, fructifient pendant toute la bonne saison.

  • 2Qui dure toute la vie. Condamné à un bannissement perpétuel. Alphonse le Chaste régnait en Espagne ; la continence perpétuelle que garda ce prince, lui mérita ce beau titre, Bossuet, Hist. I, 11.

    Il se dit de certaines charges ou dignités dont on est pourvu pour toute la vie. Dans les académies qui forment l'Institut, les secrétaires sont perpétuels. Sommes-nous assez heureux pour que M. d'Alembert soit notre sécrétaire perpétuel ? je réponds du moins que, s'il y a de la perpétuité, ce sera pour son nom, Voltaire, Lett. Marmontel, 11 avr. 1772.

  • 3Continuel, incessant. Son oraison fut perpétuelle pour être égale au besoin, Bossuet, Mar.-Thér. La vie d'un homme de lettres est un combat perpétuel, et on meurt les armes à la main, Voltaire, Lett. d'Argent. 3, nov. 1766. Et quoiqu'elles n'eussent pas le pouvoir de faire du bien, elles en avaient la volonté perpétuelle, Bernardin de Saint-Pierre, Paul et Virg.
  • 4Fréquent, habituel. Des débats perpétuels.
  • 5 S. f. Perpétuelle, ancienne sorte d'étoffe, Tabl. annexé aux lett. pat. du 22 juill. 1760.

HISTORIQUE

XIIIe s. Et s'ame ala en benoist lieu où est la perpetuel gloire, Latini, Trés. p. 93. Et fu ensi recheus [reçu] et la cité rendue ; et fu mis en prison perpetuel, Chr. de Rains, 36.

XIVe s. Pource que homme est temporel, et par soy homme ou celle ydée est perpetuel, Oresme, Eth. VI, 11. Tousjours sont li malvais contre les bons cruel ; Ce n'est pas à ung terme, mais à perpetuel, Girart de Ross. v. 3138.

XVIe s. Ilz le suivirent tous voluntairement, comme estant leur capitaine perpetuel, Amyot, Philop. 20.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. perpetual ; ital. perpetuale ; du lat. perpetualis (voy. PERPÉTUER).

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

PERPÉTUEL. Ajoutez :
6 Terme d'horticulture. Se dit de certains végétaux, qui, tels que les fraisiers, les framboisiers, les rosiers, etc. remontent régulièrement, c'est-à-dire fleurissent et fructifient une deuxième fois et quelquefois même une troisième fois. La poire beurré perpétuel, ainsi nommée, non parce qu'elle donne continuellement des fruits, comme le nom semble l'indiquer, mais parce qu'elle produit normalement deux récoltes, qui, chaque année, arrivent à parfaite maturité, Rev. horticole, 1er sept. 1876, p. 322.