« perpétuer », définition dans le dictionnaire Littré

perpétuer

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perpétuer

(per-pé-tu-é), je perpétuais, nous perpétuions, vous perpétuiez ; que je perpétue, que nous perpétuions, que vous perpétuiez v. a.
  • 1Rendre perpétuel, faire durer toujours ou longtemps. Un père laisse le plus d'enfants qu'il peut, afin de perpétuer son nom ; un conquérant, afin de perpétuer le sien, extermine le plus d'hommes qu'il lui est possible, Fontenelle, Dial. I, Mort. anc. Par là nous perpétuons l'erreur parmi les hommes, Massillon, Avent, Épiph. Rien ne paraissait plus naturel alors que de perpétuer le trône d'Espagne dans la maison d'Autriche, Voltaire, Louis XIV, 17.

    On dit perpétuer à. Leur valeur, qui a perpétué la conquête du royaume à leurs descendants, n'a pu y perpétuer leur mémoire, Massillon, Pet. carême, Triomphe relig.

  • 2Se perpétuer, v. réfl. Durer toujours, être transmis. Si nos déréglements ont causé un grand nombre de péchés, si ces suites subsistent et se perpétuent, il ne faut pas que nous les regardions sans douleur, Nicole, Ess. de mor. 2e traité, ch. 5. La loi assignait en Égypte] à chacun son emploi, qui se perpétuait de père en fils, Bossuet, Hist. III, 3. On sait que la maison de Longueil est distinguée par son ancienneté et plus encore par les dons de l'esprit, qui s'y sont assez perpétués pour lui donner un caractère général et former en faveur du nom une prévention agréable, Fontenelle, Maisons.

    Se dit aussi des races, des générations qui se succèdent. Chez lui, les races se perpétuaient, les pères laissaient comme en héritage à leurs enfants la protection d'un si bon maître, Fléchier, Duc de Mont. La nature n'a donné aux individus, pour se perpétuer, que des moments, Montesquieu, Esp. XVI, 12. Ces familles immenses [les couvents] sans pères et sans enfants, qui se perpétuent aux dépens de la nation, Voltaire, Mœurs, 26.

  • 3Se perpétuer dans une charge, se maintenir dans un poste qu'on ne devait posséder que temporairement. Pompée veut, disait l'un, se perpétuer dans le commandement, Montesquieu, Rom. 11.

HISTORIQUE

XVIe s. Vous savez, monseigneur, que le plus grant bien ne desire que de faire chose qui la perpetue en vostre bonne grace, votre…, Marguerite de Navarre, Lett. CXXIV.

ÉTYMOLOGIE

Prov. et esp. perpetuar ; ital. perpetuare ; du lat. perpetuare, de perpetuus, dérivé de perpes, continuel, qui vient de per, et petere, aller (voy. PÉTITION). Pour le sens de per, comparez perennis, persisto.