« plâtrer », définition dans le dictionnaire Littré

plâtrer

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

plâtrer

(plâ-tré) v. a.
  • 1Couvrir, enduire de plâtre. Plâtrer un plafond.

    Fig. Celui qui a bâti et plâtré si grossièrement ce fabuleux roman de la Rosecroix, Naudé, Rosecroix, IX, 2.

  • 2 Terme d'agriculture. Répandre du plâtre sur le sol pour l'améliorer.
  • 3Plâtrer les vins, y mettre du plâtre pour les épurer et leur donner une couleur riche.
  • 4 Fig. Cacher quelque chose de mauvais sous des apparences peu solides. Ce grand bruit s'accommode, et pour plâtrer l'affaire La pauvre délaissée épouse votre père, Corneille, Suite du Ment. I, 1. Jusqu'ici vous avez joué mes accusations, ébloui vos parents, et plâtré vos malversations, Molière, G. Dand. III, 8. Combien en voit-on qui se servent de la philosophie, non pour se détacher des biens de la fortune, mais pour plâtrer la douleur qu'ils ont de les perdre et faire les dédaigneux de ce qu'ils ne peuvent avoir ! Bossuet, Pensées détachées, 6. Qui diantre me poussait à vouloir être de l'Académie ? de raisons je n'en ai point pour plâtrer cette sottise, Courier, Lett. à l'Acad. des inscr.
  • 5Se plâtrer, v. réfl. Se mettre du blanc, se farder. Elle [une femme mondaine] se plâtre, elle se farde, elle se déguise, elle se donne de fausses couleurs, Bossuet, Sermons, Haine des hommes pour la vérité. 2.

HISTORIQUE

XIIe s. Aussi com l'on plastrist et teint La maisiere [paroi] sor quei l'om peint…, Benoit de Sainte-Maure, II, 39829.

XVe s. Le roy de Navarre ne fit qu'une paix plastrée…, Mém. s. du G. 13.

XVIe s. Ils les accoustroient et liçoient de plastre… et ce fait, ils enfermoient le corps ainsi peint et plastré dans une colonne de verre creux, Paré, XXVII, 60. La reyne les sceut si bien mener et plastrer, qu'ils se sentirent encore très heureux de ce petit morceau, Brantôme, Capit. franç. t. III, p. 286, dans POUGENS. Les opinions des hommes sont receues à la suitte des creances anciennes… chascun, à qui mieulx mieulx, va plastrant et confortant cette creance receue, de tout ce que peult sa raison, Montaigne, II, 284. [La nature au vieillard] Mon bonhomme, c'est faict ; on ne vous sçauroit redresser ; on vous plastrera pour le plus et estansonnera un peu…, Montaigne, IV, 268.

ÉTYMOLOGIE

Plâtre ; genev. plâtrir.