« préfet », définition dans le dictionnaire Littré

préfet

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préfet

(pré-fè ; le t ne se lie pas ; au pluriel, l's se lie : des pré-fè-z actifs ; préfets rime avec traits, succès, mauvais, etc.) s. m.
  • 1Celui qui, chez les Romains, occupait une préfecture. Le préfet des Gaules. Burrhus était préfet ou gouverneur de Rome, emploi important qui le rendait maître de toute l'Italie, Diderot, Claude et Nér. I, 42.

    Préfet du prétoire, le chef de la légion prétorienne, destinée à la garde des empereurs. Les préfets du prétoire qui, pour le pouvoir et pour les fonctions, étaient à peu près comme les grands vizirs de ces temps-là, Montesquieu, Rom. 17.

    À partir de Constantin, il y eut quatre préfets du prétoire, qui étaient à la tête des quatre grands départements de l'empire.

    Préfet de la chambre sacrée, espèce de chambellan des empereurs de Constantinople.

  • 2Dans l'organisation administrative actuelle de la France, le magistrat chargé de l'administration générale d'un département. Comment ne pas voir que, dans cette guerre [la guerre de Russie], tout était à craindre, jusqu'à nos alliés ? Napoléon n'entendait-il pas leurs rois inquiets dire qu'ils n'étaient que ses préfets ? Ségur, Hist. de Nap. II, 2.
  • 3Sous-préfet, voy. ce mot à son rang.

    Préfet de police, magistrat chargé de la police dans le département de la Seine ; il a été institué par un arrêté du 13 août 1800.

  • 4Préfet maritime, officier général de la marine militaire qui est investi du commandement dans un arrondissement maritime.
  • 5Préfets du palais impérial, fonctionnaires chargés de surveiller l'administration du palais impérial, pendant le règne de Napoléon Ier, sous les ordres du grand maréchal. Ces fonctions ont été rétablies depuis 1852.
  • 6Il se disait autrefois, dans plusieurs colléges, des maîtres qui avaient l'intendance du bon ordre et de la police. Le préfet des études. Le père préfet. Ainsi lorsqu'en un coin, qui leur tient lieu d'asile, D'écoliers libertins une troupe indocile, Loin des yeux d'un préfet au travail assidu, Va tenir quelquefois un brelan défendu, Boileau, Lutr. III. Il y a dans le discours de M. Le Batteux des anecdotes sur mon ancien préfet l'abbé d'Olivet, dont je connais parfaitement la fausseté, Voltaire, Lett. de Bordes, 10 janv. 1767.

    Il y a encore un préfet des études au collége Rollin, au collége Sainte-Barbe et chez les jésuites.

  • 7Préfet apostolique, titre donné aux ecclésiastiques qui sont placés à la tête du clergé ainsi que du service religieux dans certaines colonies.

    Préfet de Rome, cardinal chargé de la police.

    Préfet des brefs, chef des secrétaires du pape, qui expédie les brefs.

    Préfet se dit aussi du chef de certains monastères. Le préfet des capucins lui a assuré avoir ouï dire…, Buffon, Hist. nat. homme, Œuvr. t. V, p. 95.

  • 8Titre d'un magistrat dans quelques cantons de la Suisse.
  • 9Nom marchand d'une coquille univalve ; espèce de cône.

HISTORIQUE

XIIe s. Si l'ocist là ù il fud enivrez en la maisun Arsa le prefect de Thersa, Rois, 307.

XIVe s. Les prefects du pueple… Telz prefectz sont aucuns complices et ministres du tyrant, Oresme, Thèse de MEUNIER.

XVe s. Le païs de Valleis s'estoit contre l'evesque, prefect et seigneur, rebellé, Hist. de Loys III, duc de Bourbon, p. 359, dans LACURNE.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. prefeit ; catal. praefecte ; espag. prefecto ; ital. prefetto ; du lat. praefectus, de praeficere, mettre à la tête, de prae, en avant, et facere, faire.