« régiment », définition dans le dictionnaire Littré

régiment

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

régiment

(ré-ji-man) s. m.
  • 1Corps de gens de guerre, composé de plusieurs bataillons ou escadrons, subdivisés eux-mêmes en compagnies, et dont le chef se nomme colonel. Régiment d'infanterie, de cavalerie, d'artillerie, du génie. Il nous a écrit fort joliment de la joie toute naturelle de dire mon régiment ; en vérité cette place est bien agréable à dix-huit ans, Sévigné, 608. N'entendrai-je donc plus bourdonner d'autre chose [que de la guerre] parmi vous ? le monde ne se divise-t-il plus qu'en régiments et en compagnies ? La Bruyère, XII. Chaque matin les régiments partaient en ordre de leurs bivouacs ; mais, dès les premiers pas, leurs rangs desserrés s'allongeaient en files lâches et interrompues ; les plus faibles, ne pouvant suivre, se laissaient dépasser, Ségur, Hist. de Nap. VI, 6. On le vit [Napoléon] s'entourer successivement de chaque régiment comme d'une famille ; là, il interpellait à haute voix les officiers, les sous-officiers, les soldats, demandant les plus braves entre tous ces braves ou les plus heureux, et les récompensant aussitôt, Ségur, ib. VI, 8.

    Dans l'ancienne armée, régiments royaux ou bleus, ceux qui avaient pour colonels le roi, la reine ou les enfants de France.

    Autrefois, les vieux régiments, les six plus anciens régiments de l'armée, petits vieux, les six régiments suivants ; ces douze-là avaient le privilége de ne point changer de nom en changeant de colonel.

  • 2 Fig. et familièrement. Grand nombre, multitude. Il y a chez lui un régiment de valets. Cette femme a un régiment d'enfants. On disait dans le pays qu'il était sans parents ; et voilà qu'il en est arrivé tout à coup un régiment, Al. Duval, les Héritiers, sc. 1.

HISTORIQUE

XVe s. [Les oncles du roi Charles VI] eurent le regiment du royaume et de ses finances, Hist. de Loys III, duc de Bourbon, p. 200, dans LACURNE.

XVIe s. De quel regiment [genre, secte] estoit ma vie, je ne l'ay apprins qu'aprez qu'elle est exploictée et employée, Montaigne, II, 294. Il n'en prit pas ainsi à nostre Budé dans nostre France ; d'autant qu'une infinité de bons esprits se mirent sous son regiment [direction], Pasquier, Rech. IX, p. 856, dans LACURNE. Pour dire un regiment, ils disent un regime ; dont il me semble que j'ay parlé d'un regime ordonné de M. Aquaquia ou M. Fernel, grands medecins, Brantôme, Cap. fr. t. IV, p. 227, dans LACURNE. Ayant rallié un bon regiment d'anges, [Jésus] fit mener les enfants perdus par saint Georges, tout accoutumé à combattre les diables, le fit soutenir par saint Michel…, D'Aubigné, Faeneste, édit. JANNET, p. 269.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. regiment ; espagn. regimiento ; ital. reggimento ; du latin regimentum, de regere (voy. RÉGIR). Régiment signifie administration, puis chose administrée, puis corps déterminé de troupes. Ce nom fut donné d'abord par Montluc sous le règne de François Ier à plusieurs bandes réunies en un corps dans une armée sous les ordres d'un mestre de camp. C'est de là que le nom passa aux régiments proprement dits.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

RÉGIMENT.
1Ajoutez :

Le régiment d'infanterie comprend quatre bataillons, dont un de dépôt ; en temps de guerre, il ne comprend que trois bataillons.