« rêne », définition dans le dictionnaire Littré
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rêne
- 1Courroie de la bride d'un cheval. Une des rênes de la bride.
Sa main sur ses chevaux laissait flotter les rênes
, Racine, Phèdre, V, 6.Les tritons conduisaient les chevaux, et tenaient les rênes dorées
, Fénelon, Tél. IV.Ajuster les rênes, saisir les rênes avec le pouce et l'index de la main droite, et les élever perpendiculairement jusqu'au bouton fixe qui se trouve à leur extrémité.
Partager les rênes, prendre une rêne dans chaque main et conduire ainsi son cheval.
Fausse rêne, longe de cuir dont on se sert quelquefois pour forcer un cheval à plier l'encolure.
Familièrement. Prendre la cinquième rêne, s'attacher aux crins et à la selle pour retrouver son équilibre sur le cheval.
- 2 Fig. Gouvernement, direction.
Lorsque Justinien tient les rênes du monde
, Rotrou, Bélis. I, 6.Elle se soumit plus que jamais à cette main souveraine qui tient du plus haut des cieux les rênes de tous les empires
, Bossuet, Reine d'Anglet.Un héraut chargé des volontés d'Athènes De l'État en ses mains vient remettre les rênes
, Racine, Phèdre, II, 6.Henri III, roi de Pologne, s'échappa de Varsovie pour venir tenir d'une main faible, quoique sanguinaire, les rênes du plus malheureux État et du plus mauvais gouvernement qui fût alors au monde
, Voltaire, Hist. parl. XXIX.Les plus vastes empires, où tout se soutient par sa propre masse, et où les rênes de l'État peuvent tomber entre les mains d'un sot, sans que les affaires cessent d'aller
, Rousseau, Hél. VI, 5.On l'invita [Périclès] à reprendre les rênes du gouvernement, et il les reprit, mais il mourut de la peste quelques mois après
, Condillac, Hist. anc. II, 5.Ah ! si de telles mains, justement souveraines, Toujours de cet empire avaient tenu les rênes
, Chénier, Hymne à la France. - 3 Terme d'anatomie. Rênes ou frein de la glande pinéale, nom donné aux pédoncules supérieurs de ce corps.
SYNONYME
GUIDES, RÊNES. Un cheval de selle a des rênes, un cheval de voiture a des guides. Cependant rênes se dit en tout cas dans le style noble.
HISTORIQUE
XIe s. Son cheval [il] broche, si li lasche la resne
, Ch. de Rol. XCVIII.
XIIe s. La cruiz arcevesqual fist porter à sa destre, E la reisgne del frein tint en la main senestre
, Th. le mart. 38.
XIIIe s. Si tost com l'achoisit [l'aperçut], [il] a sa resne tirée [a arrêté son cheval]
, Berte, XLVI.
XVIe s. S'estant parfaictement commis l'un à l'autre, ils [Lélius et Gracchus] tenoient parfaictement les renes de l'inclination l'un de l'autre
, Montaigne, I, 214.
ÉTYMOLOGIE
Provenç. regna ; espagn. rienda ; port. redea ; ital. redina ; du lat. retinere, retenir. Les formes romanes supposent un bas-lat. rétina (accent sur re), d'où l'ital. rédina ; le provenç. regna pour retna ; le français resne, avec une s d'allongement à cause du t supprimé.