« rapière », définition dans le dictionnaire Littré

rapière

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rapière

(ra-piè-r') s. f.
  • 1Épée longue et affilée ; elle porte comme garde une coquille hémisphérique percée de trous dans lesquels peut s'engager la pointe de l'épée de l'adversaire ; c'est une arme de duel. Messieurs les campagnards sont gens, sur ces matières, à ne s'en rapporter qu'à leurs longues rapières, Hauteroche, Nobles de prov. I, 6. Les plus petits hidalgos venaient tous les jours au château avec le plumet au chapeau et la longue rapière au côté, Lesage, Est. Gonz. 27. Les manteaux relevés par la longue rapière, Hugo, Voix intér. XVI.
  • 2Il ne se dit plus aujourd'hui que pour jeter le ridicule sur celui qui la porte. Il a mis une rapière à son côté. Un traîneur de rapière.

HISTORIQUE

XVe s. Pierre donna au suppliant de ladite espée rapiere sur la teste, Du Cange, rapperia.

XVIe s. Ung Espaignol luy rua un coup de raspiere le long de sa pique, qui luy tomba sur la main senestre tellement que les deux maistres doits luy fist voller à terre, Jean D'Auton, Annales de Louis XII, f° 64, dans LACURNE, au mot maistre. Rengainez vostre rapiere, vous estes homme hardy assez, Palsgrave, p. 676.

ÉTYMOLOGIE

Bourg. raipeire, dans un texte de 1610 ; bas-lat. rapperia, dans un texte de 1511 ; allem. Rappier. Origine inconnue. Diez, s'attachant au sens méprisant qu'a ce mot aujourd'hui, y voit, avec le P. Labbe, un dérivé de râpe : une lame ébréchée et devenue comme une râpe ; mais les anciens textes n'ont pas ce sens méprisant que rapière a pris plus tard. Scheler croit que rapière appartient à l'allemand rappen, raffen, arracher.