« rustre », définition dans le dictionnaire Littré

rustre

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

rustre [1]

(ru-str') adj.
  • Fort rustique, fort grossier. Comme les autres domestiques, le chien est dédaigneux chez les grands et rustre à la campagne, Buffon, Chien. M. Ducommun était un jeune homme rustre et violent, Rousseau, Confess. I.

    Substantivement. Ah ! que n'ai-je un mari d'une aussi bonne mine, Au lieu de mon pelé, de mon rustre, Molière, Sgan. VI. Voilà un plaisant rustre qu ce Grec, de s'asseoir devant des gens comme nous, Voltaire, Mœurs, 54. Et moi, je reste sergent ? - Quoi ? ce n'est pas assez pour un homme de ta sorte, né rustre, fils d'un rustre, Courier, Lettre particulière.

HISTORIQUE

XVIe s. Ha rustre, Marot, II, 199. D'autres les ont appelez rustres [certains soldats], ainsi que nous lisons dans le roman de M. de Bayard, que M. de Bayard dit à ses rustres, appellans ainsi ceux auxquels il commandoit, Brantôme, Cap. franç. t. IV, p. 43, dans LACURNE.

ÉTYMOLOGIE

Autre forme de l'anc. franç. ruste, lequel vient de rusticus, rustique. L'r est épenthétique, comme dans esclandre.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1. RUSTRE. Ajoutez : - REM. Racine écrivait ruste : Ô Dieu, dit-il, Neptune, que vous êtes ruste et grossier ! Ce sont tous de francs rustes, Lexique, éd. P. Mesnard, qui ajoute que telle était la prononciation du temps. C'est d'ailleurs un archaïsme ; en effet il n'y a point de second r dans le lat. rusticus.