« sas », définition dans le dictionnaire Littré

sas

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

sas [1]

(sâ) s. m.
  • 1Tissu de crin, de soie, etc. entouré d'un cercle de bois, et qui sert à passer de la farine, des liquides. Gros sas. Sas délié.

    Plâtre au sas, voy. PLÂTRE.

    Faire tourner le sas, prétendu mode de divination à l'aide d'un sas qu'on fait tourner sur la pointe de ciseaux. Ceux qui connaissent le passé par le mouvement du sas, La Bruyère, XIV. Il faisait voir dans le verre, montrait à tourner le sas, et révélait, pour de l'argent, tous les mystères de la cabale, Lesage, Gil Bl. IV, 8. Je dis la bonne aventure ; je fais tourner le sas pour retrouver les choses perdues, Lesage, ib. X, 18.

    Fig. Passer au gros sas, ne point regarder de si près. Les maris d'aujourd'hui n'y cherchent pas tant de façons, et sont gens à passer les choses au gros sas, Gherardi, Théât. ital. le Phénix, t. I, p. 293. Croyez-vous donc qu'on se contente De passer, comme vous, les choses au gros sas ? Lamotte, Fabl. II, 11.

  • 2Sorte de claie en osier pour passer les terres qu'on veut épierrer.

HISTORIQUE

XIIIe s. Et le saas pour saacier, le buletiau, Choses qui faillent en ménage.

XIVe s. Couler au plus delié sasse, Ménagier, II, 5. Seta, inde setacium, gallice saad, Du Cange, setaciare.

XVe s. J'ay la lerme assez loing de l'ueil, Passant mes ennuiz au gros sas, Orléans, Rond.

ÉTYMOLOGIE

Espagn. cedazo ; ital. setaccio ; du bas-latin, setatium, qui vient du lat. seta, soie.