« semondre », définition dans le dictionnaire Littré

semondre

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semondre

(se-mon-dr') L'Académie dit qu'il n'est usité qu'à l'infinitif ; le fait est que la plupart des temps sont tombés en désuétude ; cependant on peut employer le présent au singulier : je semons, tu semons, il semond ; le futur semondrai, le conditionnel semondrais, et l'imparfait je semonnais, avec toutes leurs personnes), v. a.

Terme qui vieillit.

  • 1Convier à une cérémonie, à un acte public, à une réunion, à un rendez-vous. Son hôte n'eut pas la peine De le semondre deux fois, La Fontaine, Fabl. V, 7. Quand les rois semonnaient pour le service du fief militaire leurs vassaux directs, cela s'appelait le ban, Chateaubriand, dans le Dict. de DOCHEZ.

    Semondre quelqu'un de sa parole, de sa promesse, le sommer de sa parole, de sa promesse, Dict. de l'Acad. de 1694.

  • 2 Par extension, exciter. De peur que cet objet, qui le rend hypocondre, à faire un vilain coup ne me l'allât semondre, Molière, l'Et. II, 3.
  • 3Réprimander. Aceste, levant son ami, Qui jurait en diable et demi, Se mit tout bas à le semondre, Scarron, Virg. V.

HISTORIQUE

XIe s. Allez sedeir, quant nus [nul] ne vus sumunt, Ch. de Rol. XVII. Charles, semun les oz [armées] de tun empire, ib. CCXCIII.

XIIe s. Si me semont mes cuers [mon cœur] de joie faire, Couci, II. Adès amors me semont e atise De li [la] amer…, ib. X. Ne remest à semondre chevaliers ne frans homs, Sax. XX. Et quant nos cez tenebres de nostre avoglement esgardons soniousement, si somunons nostre pense à ploremenz, Job, p. 469.

XIIIe s. Dont vindrent avant cil qui se descordoient, et semondrent les autres de leur serements, et distrent… , Villehardouin, LXXXIX. Se tu as la voiz clere et saine, Tu ne dois mie querre essoine [excuse] De chanter, se l'en t'en semont ; Car bel chanter abelist [plaît] mont [moult], la Rose, 2215. Au baillif de Senlis, salut : comme nous t'avons mandé que tous ceus de ta baillie… semonsisses que il soient à Arras à la quinzaine de la Magdelaine en armes, Lettre de Philippe le Bel, dans DU CANGE, submonere.

XVe s. Ainsi doit estre vraysemblable que Dieu est quasi efforcé et contraint ou semons de monstrer plusieurs signes et de nous batre de plusieurs verges, Commines, V, 18.

XVIe s. Tels de mes amis, ou de leur propre mouvement, ou semons par moy comme d'un office…, Montaigne, III, 260.

ÉTYMOLOGIE

Berry, semouner, semonner ; provenç. semondre, somondre, somonre ; du lat. submonere, de sub, sous, et monere, avertir (voy. MONITOIRE). Semondre s'est fait sur un monĕre, rattache à la 3e conjugaison ; il est devenu en anglais to summon.