« sobrement », définition dans le dictionnaire Littré

sobrement

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

sobrement

(so-bre-man) adv.
  • 1D'une manière sobre. Vivre sobrement. Il [l'âne] boit aussi sobrement qu'il mange, et n'enfonce point du tout son nez dans l'eau, par la peur que lui fait, dit-on, l'ombre de ses oreilles, Buffon, Quadrup. t. I, p. 154. Vivre, non de ce bruit dont l'orgueil nous enivre, Mais de ce pain du jour qui nourrit sobrement, De travail, de prière et de contentement, Lamartine, Harm. I, 5.
  • 2 Fig. Avec circonspection, avec retenue. Il a usé sobrement de cette permission. Comme il ne louait guère personne, aussi ne blâmait-il que rarement ; mais il digérait sobrement lui tout seul ses morceaux, Patin, Lettres, t. II, p. 273. Je n'ai pas oublié comme il faut parler sobrement de soi, Sévigné, 22 juill. 1685. Apprenez une autre fois à parler plus sobrement de tout ce qui peut vous attirer quelque louange, Fénelon, Tél. IV.

HISTORIQUE

XIIIe s. Saint Pol, qui scet si haultement, Enseigne à savoir sobrement, Et non plus savoir que convient, J. de Meung, Tr. 434.

XIVe s. L'omme n'a qu'une bouche, et ce nous monstre que l'omme doit sobrement mengier et boire, et sobrement parler, Ménagier, I, 3.

XVe s. Item doit un roy vivre sobrement et peu menger et peu boire et peu seoir, pour en estre plus sain, Bibl. des ch. 6e série, t. II, p. 142. Si dois prendre des biens de ce monde sobrement, tant comme est besoing pour ton usaige tant seulement, Intern. consol. II, 16. Et bref le vin pris sobrement Est toujours une bonne chose, Basselin, LX.

XVIe s. … Et Marcellus après luy respondit sobrement, et en peu de paroles, pour se justifier seulement, Amyot, Marcell. 45. À ce biais s'accommode la voix divine [saint Paul] : ne soyez pas plus sages qu'il ne fault, mais soyez sobrement sages, Montaigne, I, 224.

ÉTYMOLOGIE

Sobre, et le suffixe ment.