« sophisme », définition dans le dictionnaire Littré

sophisme

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

sophisme

(so-fi-sm') s. m.
  • Faux raisonnement qui a quelque apparence de vérité. On entend par sophismes certains raisonnements éblouissants, dont on sent bien la fausseté ; mais on est embarrassé à la découvrir, Dumarsais, Œuv. t. V, p. 340. On est désolé de voir les sophismes qu'employa la cruauté, Montesquieu, Esp. XII, 18. L'amitié, le devoir y peuvent enchaîner [à la vie] un infortuné ; des prétextes et des sophismes ne l'y retiendront point, Rousseau, Hél. III, 21. Tout le monde connaît son sophisme [de Buridan] de l'âne placé entre deux bottes égales de foin, Diderot, Opin. des anc. phil. scolastiques. Le sophisme est la fausse monnaie de l'éloquence, Marmontel, Œuv. t. V, p. 321.

    Par extension. Sophismes d'amour-propre, d'intérêt, de passions, faux raisonnements que suggèrent l'amour-propre, l'intérêt, les passions.

    Fig. Les sophismes du cœur, illusions, égarements du cœur.

HISTORIQUE

XIIe s. Li reis jure les oilz, ja cil moz n'i sera ; Car sofisme, ço dist, e grant engin i a, Th. le mart. 108.

XIIIe s. Il n'entendent pas à cel dire Le sofisme qu'il lor fesoit ; Li bons chevaliers nel disoit Se por oïr non qu'il diroient, Lai de l'ombre. Et je si le questionnai, De gramaire li demandai, De soffime et de question Ne me sot respondre un boton, Ren. 21127.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. sofisme ; espagn. sofisma ; ital. sofismo ; du lat. sophisma, en grec σόφισμα, proprement sage pensée, plus tard sophisme. Σόφισμα a même racine que σοφὸς, sage, le même que le vieux latin sapus, d'où sapere (voy. SAVOIR).