« têt », définition dans le dictionnaire Littré

têt

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têt

(tê) s. m.
  • 1Synonyme de tesson. Il n'en restera pas un têt [du vase de terre] avec lequel on puisse puiser un peu d'eau, Pascal, Prov. XVI. C'est de mon fumier que j'ai l'honneur de vous écrire avec un têt de pot cassé, Voltaire, Lett. à Mme de Choiseul, 13 mars 1771.

    Têts et blocailles, nom donné aux débris d'ouvrages en fonte.

  • 2 Terme de chimie. Espèce de coupelle dont on se sert pour griller la mine dans les essais docimastiques.
  • 3Le crâne, les os qui couvrent le cerveau (vieilli en ce sens).

    Terme de vénerie. La partie de l'os frontal d'où partent les pivots de la tête du cerf. S'il [le cerf] est né au mois de mai, on verra paraître, dans le même mois de mai suivant, les naissances du bois qui commence à pousser sur le têt, Buffon, Quadrup. t. II, p. 37.

    Ce cerf a les meules dans le têt, il a les meules très basses.

  • 4 Terme d'histoire naturelle. Enveloppe dure des animaux, mais particulièrement celle qui est surtout calcaire, comme la coquille des mollusques, la carapace des crustacés et des échinodermes. Les cornes d'Ammon fossiles out leur têt extrêmement léger et mince, tandis que les coquilles qui se tiennent toujours au fond de l'eau sont épaisses et pesantes, La Pérouse, Voy. t. IV, p. 135, dans POUGENS.
  • 5Enveloppe des tortues et des tatous. Les sauvages se servent du têt des tatous à plusieurs usages : ils le peignent de différentes couleurs ; ils en font des corbeilles, des boîtes et d'autres petits vaisseaux solides et légers, Buffon, Quadrup. t. IV, p. 125.
  • 6 Terme de botanique. Voy. TESTA.

HISTORIQUE

XIIe s. Ki à un test raoit [raclait] jus le venin, Job, p. 449.

XIIIe s. Encore pert il bien as tes quels li pos fu, Adam de la Halle, Li jus Adam. Ma vertuz secha ausi comme tez de pot, Psautier, f° 29.

XVe s. Lors frappa le roy Artus sur le heaulme tellement que nulle chose ne le peut garantir, qu'il ne lui fist l'espée sentir jusques au test [crâne], et du test abatit il une piece, Lancelot du lac, t. III, f° 158, dans LACURNE.

XVIe s. Nature les ha muniz et couvertz de gousses, testz, coques…, Rabelais, Pant. III, 8. Des morts le test estoit plus dur aux Aegyptiens qu'aux Persiens, Montaigne, I, 260. Le crane, que nous appelons le test, est dessus la teste comme un heaume, Paré, III, 4. L'on casse doucement le pot, et de mesme en retire on les tests et pieces, De Serres, , 544.

ÉTYMOLOGIE

Lat. testum, couvercle, de même radical que testa, pot de terre (voy. TÊTE).