« tire-d'aile », définition dans le dictionnaire Littré

tire-d'aile

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

tire-d'aile

(ti-re-dè-l') s. f.
  • Battement d'ailes précipité que fait un oiseau dans un vol rapide. La corneille, en deux tires-d'aile, s'élève au-dessus des autres oiseaux.

    Voler à tire-d'aile, voler aussi rapidement qu'il est possible. Prendre l'essor et se guinder à tire-d'aile à ces voûtes azurées du plus pur de notre âme, Naudé, Apologie, p. 42. Le corbeau part à tire-d'aile ; Il aperçoit de loin l'imprudente gazelle Prise au piége et se tourmentant, La Fontaine, Fabl. XII, 15.

    Par extension, très rapidement. Vous dites que la promesse que je vous ai faite n'est point de celles dont on peut attendre les effets avec modération ; mais encore ne faut-il vouloir que ce qui se peut faire ; on ne peint point à tire-d'aile, Poussin, Lettres, 8 oct. 1649. Le duc de Marlborough marcha à tire-d'aile au Rhin, et le passa à Coblentz, Saint-Simon, 134, 230. Je sais que le bien qu'on dit d'un homme ne passe guère la chambre où on en parle, et que la calomnie va à tire-d'aile jusqu'aux ministres, Voltaire, Lett. d'Argental 27 janv. 1735. Heureux, bien plus heureux cet homme de génie, Qui, placé dans l'aisance et cultivant les arts, N'a pas besoin d'appui pour fixer nos regards ! Il vole à tire-d'aile au temple de mémoire, Gilbert, Plaintes du malheureux.

REMARQUE

1. L'Académie donne à tire-d'aile le genre masculin, contrairement à ce qu'elle dit à tire : Tire, subst. féminin, il n'est usité que dans l'expression tire-d'aile, etc. De plus il est évident que tire-d'aile est composé du substantif la tire, l'action de tirer, et d'aile ; tire-d'aile est donc certainement féminin.

2. L'Académie écrit au pluriel des tire-d'aile ; mais si, comme cela est certain, tire-d'aile signifie une tire d'aile, il faut écrire au pluriel des tires-d'aile.

3. Voltaire a écrit : à tire-d'ailes. Le phénix s'envola à tire-d'ailes, Princ. de Babyl. 11.

HISTORIQUE

XVIe s. Voyans la proye guaigner à tyre d'esle, ilz estoyent bien marryz, Rabelais, Garg. I, prol. Celuy-là [Virgile], on le veoit aller à tire d'aile, d'un vol hault et ferme, suyvant tousjours sa poincte, Montaigne, II, 104.