« total », définition dans le dictionnaire Littré

total

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

total, ale

(to-tal, ta-l') adj.
  • 1À quoi il ne manque rien. Somme totale. Il arriva un accident que je crus devoir être cause de ma totale destruction, Voiture, Lett. 10. Se laisser dépouiller au dehors et au dedans, c'est le total martyre et par conséquent l'état le plus éloigné de l'illusion, Fénelon, t. XVIII, p. 369.

    Une éclipse de lune est totale lorsque la lune pénètre entièrement dans le cône d'ombre de la terre.

    Il y a éclipse totale du soleil pour les points de la terre pour lesquels la lune couvre complétement le soleil.

    Marée totale, différence entre la moyenne de deux pleines mers consécutives et la basse mer intermédiaire.

  • 2 S. m. Un tout, l'assemblage de plusieurs choses considérées comme un tout. Ces deux totaux font tant. On ne pourrait estropier cent soldats sur toute une armée, qu'on ne diminuât les forces du total de l'armée, Fénelon, t. III, p. 175. Il faut qu'ils [les matérialistes] disent que le monde matériel a en soi essentiellement la pensée et le sentiment… et il faut avec cela confesser qu'il n'y a qu'un petit nombre de parties qui aient ce sentiment et cette pensée essentielle au total du monde, Voltaire, Métaphys. 2. D'abord réunissant les deux sommes en une, C'est un total, Collin D'Harleville, Vieux célib. II, 7.
  • 3Au total, en total, loc. adv. Tout compensé, tout compris. Au total, c'est une bonne affaire. Or là, puisqu'au total il n'est pas arrivé d'accident…, Picard, Provinc. à Paris, I, 7.
  • 4Somme totale, loc. adv. En comptant tout. Cela coûte, somme totale, dix mille francs.

HISTORIQUE

XIVe s. Une injustice especial, qui est partie de tele injustice total, Oresme, Éth. 143.

XVe s. Il devoit avoir le gouvernement total du royaume, Juvénal Des Ursins, 1380.

XVIe s. Tous les autres Syracusains estoient comme le corps et les membres de tout l'equippage d'Archimedes, et luy seul en estoit l'ame qui mouvoit et remuoit le total, Amyot, Marc. 26. Les faultes d'une partie gastée, qui pourroient estre prejudiciables au total, sont souvent redressées et corrigées par les autres parties saines et entieres, Amyot, Lys. 32.

ÉTYMOLOGIE

Lat. totalis, qui doit avoir existé puisqu'on trouve totaliter, et qui dérive de totus (voy. TOUT). Au lieu de total, substantif, on disait au XVIe s. siècle, totage.