« tournoi », définition dans le dictionnaire Littré

tournoi

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tournoi

(tour-noi) s. m.
  • 1Fête militaire où les chevaliers du moyen âge déployaient leur adresse en joutant ou en combattant les uns contre les autres. L'usage des tournois, qui, unissant ensemble les droits de la valeur et de l'amour, donnèrent encore à la galanterie une grande importance, Montesquieu, Esp. XXVIII, 22. Les tournois, si longtemps célèbres dans l'Europe chrétienne et si souvent anathématisés, étaient des jeux plus nobles que la lutte, le disque et la course des Grecs, et bien moins barbares que les combats des gladiateurs chez les Romains, Voltaire, Mœurs, 99. Le prince Henri de Bourbon-Montpensier en fut encore la victime ; une chute de cheval le fit périr ; les tournois cessèrent alors absolument (1560), Voltaire, ib.

    Fig. Sur une table longue et façonnée exprès, D'un tournoi de bassette ordonner les apprêts, Boileau, Sat. x.

  • 2 Fig. Tournoi de paroles, assaut entre des orateurs, des parleurs. Dans tous les mélodrames, on réserve une scène à effet pour ces deux acteurs à forte poitrine ; c'est un beau tournoi de paroles ; l'un fait sonner toutes les r, l'autre toutes les s, Th. Gautier, Hist. de l'art dramatique, t. I, p. 24.

HISTORIQUE

XIIIe s. Un tournoi [il] fait crier, que plus n'i veut atendre, Audefroi le Bastard, Romancero, p. 17.

XIVe s. Ceulx qui vont as tournez, Oresme, Éth. 79.

XVe s. À tant il recouvra son heaulme et s'en arma, puis dist à Norgal : Sire chevalier, se vous sçavez riens que dire à ceste jouste, venez au tournoy, si en prenez sur moi vengeance au trenchant de l'espée, Perceforest, t. v, f° 23. Adonc les suivirent environ deux cens chevaliers, tant qu'ilz vindrent en la place ; lors se voulurent par bendes partir ; mais Paustonnet les destourna, disant que le tournoy estoit commun, et ue chascun fist du mieux qu'il pourroit ; à ces paroles appella chascun son compaignon de la jouste, et commencerent le tournoy fort et puissant, ib. t. IV, f° 158. Luy tout seul et ung sien cousin maintenoient le tournoy [combat véritable], et se deffendirent, Lancelot du lac, t. III, f° 40, dans LACURNE. Trop je connois Vos durs tournois Et vostre luyte, le Blason des faulces amours, p. 240, dans LACURNE.

XVIe s. Joustes, tournoys, courses de bagues, Carloix, II, 4.

ÉTYMOLOGIE

Substantif verbal de tournoyer ; provenç. tornei ; catal. tornesi ; espagn. torneo ; portug. torneios, torneos ; ital. torneo.