« trousseau », définition dans le dictionnaire Littré

trousseau

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

trousseau [1]

(trou-sô) s. m.
  • 1Petite trousse, c'est-à-dire petit faisceau ; usité en ce sens seulement, en parlant de clefs. Une large ceinture de cuir, d'où pendait d'un côté un trousseau de clefs, et de l'autre un chapelet à gros grains, Lesage, Gil Blas, II, 1. Il allait me donner le trousseau ; la clé de la jalousie n'y est-elle pas ? Beaumarchais, Barb. de Sév. III, 6.

    Un trousseau de flèches, un faisceau de flèches (locution vieillie).

  • 2 Terme d'anatomie. Réunion d'un certain nombre de fibres musculaires, ligamenteuses.
  • 3Hardes, habits, linge, tout ce qu'on donne à une fille lorsqu'on la marie ou qu'elle se fait religieuse. Les leurs [femmes de nos aïeux] ne lisaient point, mais elles vivaient bien ; Leurs ménages étaient tout leur docte entretien, Et leurs livres un dé, du fil et des aiguilles Dont elles travaillaient au trousseau de leurs filles, Molière, F. sav. II, 7. Je n'eus point de trousseau, mais je fus très bien mise le jour de mon mariage, Genlis, Mme de Maintenon, t. I, p. 109, dans POUGENS.
  • 4Dans les colléges, etc., habits, linge, etc. que doit apporter un élève.
  • 5Ancien terme de monnaie. Le coin supérieur contenant la croix ou l'effigie du roi, par opposition au coin inférieur dit pile.

HISTORIQUE

XIIe s. Puis vint au lit Richart, si l'a fait tost lever, Dedenz un troussel d'erbe l'a fait enveloper, Rou, v. 3162.

XIIIe s. Trousel à espousée qui vait hors de la vile de Paris ne doit point de chaucie, se il est chargiés dedens la vile de Paris, Liv. des mét. 279. Que chascun troussiau de cordouan ou de basane, soit dedenz les bones [bornes] de la foire ou dedenz la banliue de Paris, que chascun troussiau doit deux sous de siege, ib. 232. S'adont, fait-il, estoie là, Mes toursiaus [ma pacotille] puet estre vendroie ; Si cuit [je pense] que jou i gaigneroie, Fl. et Bl. 1376. À tant sont mis hors li toursel, Recargié sont tost et isnel, ib. 1413. Tout [il] prent, tout robe, tout pelice, N'i a laissié croiz ne chalice ; Un troussiau fet ; troussiau ? mès trousse, Rutebeuf, 314.

XVIe s. Un trousseau de flesches liées ensemble, Lanoue, 48. Les chardons, mis en trousseaux, seront gardés suspendus en lieu sec, De Serres, 738. À André Belenfant orfevre demeurant à Bourges, six sols pour avoir fait une pille et ung trousseau, en laquelle pille a troys moutons coronés, et audit trousseau ung bituris coroné et taillé, De Fontenay, Manuel de l'amateur de jetons, p. 197. Fils ou filles mariez ne sont tenus de raporter les fraiz de nopces et banquets, mais seulement robes nuptiales, joyaux et trousseaux, comme lits, draps et autres choses, Coust. gén. t. I, p. 209. Son troussel, c'est à sçavoir son lict, son coffre, ses robes et joyaux, ib. t. II, p. 782.

ÉTYMOLOGIE

Trousse.