« tuile », définition dans le dictionnaire Littré

tuile

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

tuile

(tui-l') s. f.
  • 1Pièce de terre cuite, qui sert à couvrir les bâtiments. D'autres [animaux] ont des écailles qui se couvrent les unes les autres comme les tuiles d'un toit, Fénelon, Exist. 19. Il va vous proposer de jouer sur les tuiles, entre deux gouttières, Dancourt, Désol. des joueuses, sc. 12. On connaît la bonté de la tuile, lorsque, frappée en l'air, elle sonne bien, Genlis, Maison rust. t. I, p. 34, dans POUGENS. Il y a des pays où l'on fait des tuiles plombées et vernissées qui durent plusieurs siècles, Genlis, ib. t. I, p. 35. C'était peut-être du haut de cette terrasse qu'une pauvre femme lança la tuile qui mit fin à la gloire et aux aventures de Pyrrhus, Chateaubriand, Itin. part. I.

    Être logé près des tuiles, sous les tuiles, sous la tuile, être logé au plus haut étage de la maison. Ils [les jésuites] le logèrent [ce recteur] sous les tuiles au plus haut étage, Saint-Simon, 527, 262. [Des femmes] iront interroger, sous les tuiles, quelque vieille à qui elles persuaderont elles-mêmes que le présent, l'avenir et le passé sont ouverts à ses yeux, Diderot, Opin. des anc. philos. (Pythagorisme).

    Fig. et familièrement. Accident tout à fait imprévu, comparé à une tuile tombant d'un toit. Quelle tuile ! Ah ! mon Dieu, c'est une tuile qui me tombe sur la tête, Genlis, Veillées du château t. II, p. 244, dans POUGENS.

    Fig. Cet homme ne trouverait pas du feu, de feu sur une tuile, on ne voudrait pas lui donner, lui prêter la moindre chose, lui accorder le moindre secours.

    Tuile flamande, tuile creuse qui, vue de profil ou posée de champ, offre dans son rebord la figure d'une S.

    Tuile de Guienne, tuile creuse dont le profil est un demi-canal.

    Tuiles gironnées, celles qui sont plus étroites en haut qu'en bas.

    Tuile romaine, tuile très épaisse, ayant des cannelures qui permettent d'emboîter les tuiles les unes sur les autres.

    Battre la tuile, chez les capucins, avertir, en frappant sur une tuile, que des frères d'un autre couvent sont arrivés.

  • 2 Par extension, morceau de marbre, de pierre ou de bronze servant au même usage que la tuile. Temple couvert de tuiles de marbre.
  • 3Planche de bois sur laquelle coulent les tenailles qui étirent le fil de fer.

    Chez les drapiers, planche de sapin qu'on applique sur le drap, pour achever de lui coucher le poil.

  • 4Nom donné dans l'Quest à une poêle très plate où l'on fait les crêpes.

HISTORIQUE

XIIe s. La terre mole dunt l'um fait la tuile, Rois, p. 162. [Ils] Ont trovée la sale overte, Qui de tuiles estoit coverte, la Charrette, 981.

XIIIe s. Et trestuit [les palais] sont covert en son [au sommet] De tuiles paintes et de plon, Partonop. v. 839.

XIVe s. Couverture de thiule, Caffiaux, Compt. de Valenciennes.

XVe s. Tieulle, sable, chaux, carreau, Ordonn. janvier 1498.

XVIe s. Tuiles vieux, ou, à leur defaut, des nouveaux, De Serres, 767.

ÉTYMOLOGIE

Norm. tieule ; picard, teule ; saintong. teulle ; du lat. tegula, de tegere, couvrir.