« vendeur », définition dans le dictionnaire Littré

vendeur

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

vendeur, eresse

(van-deur, de-rè-s') s. m. et f.
  • 1Celui, celle qui vend, qui a vendu. Le vendeur et l'acheteur. La venderesse est garante.

    PROVERBE

    Il y a plus de fous acheteurs que de fous vendeurs, celui qui vend connaît mieux le prix ou le défaut de la chose qu'il vend que l'acheteur.

    Venderesse signifie celle qui vend ou qui a vendu ; vendeuse celle dont la profession est de vendre.

  • 2Vendeur, vendeuse, celui, celle dont la profession est de vendre. Vendeur d'eau-de-vie L'histoire nous apprend qu'une simple vendeuse d'herbes s'aperçut à la seule affectation d'un mot que Théophraste était étranger, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. IV, p. 547. Le peuple dit sagement en parlant des maîtres-marchands-merciers : vendeurs de tout, faiseurs de rien, Melon, Ess. polit. sur le comm. VIII. Combien de fois reprocha-t-il [Aristophane] à Euripide d'être fils d'une vendeuse d'herbes ! Barthélemy, Anach. ch 71.

    Les vendeurs du temple, les marchands qui, dans le temple de Jérusalem, vendaient les animaux de sacrifice, et les changeurs qui fournissaient de la monnaie pour les offrandes ; Jésus les chassa.

    Fig. Ah ! Dieu ! le pauvre vendeur d'immortalité ! m'écriai-je ; sa marchandise n'est pas de bon aloi ; les vers qu'il a faits il y a six ans sont déjà au tombeau, Francion, VI, p. 231.

    Vendeurs de marée, vendeurs de volaille, certains officiers préposés pour faire vendre la marée et la volaille.

    Les commissaires-priseurs sont vendeurs de meubles.

    Vendeur d'écailles, se disait, à Paris, de celui qui allait criant dans les rues des huîtres à vendre.

    Faux vendeur, celui qui vend ce qui n'est pas à lui, ou celui qui vend à faux poids, à fausse mesure, ou celui qui use de quelque fraude dans le contrat de vente.

    Vendeur d'orviétan, de mithridate, charlatan qui, sur les places publiques, débite des drogues médicinales.

    Fig. Un vendeur d'orviétan, un hâbleur, un trompeur. Les conquérants qui ont envahi le monde n'ont pas été plus orgueilleux et plus acharnés que les vendeurs d'orviétan qui ont prétendu le connaître, Voltaire, Dict. phil. Coquilles.

    Fig. C'est un vendeur de fumée, se dit d'un homme qui fait parade d'un crédit qu'il n'a pas.

    Fig. Vendeur d'allumettes, homme qui ne parle que de bagatelles, ne conte que des sornettes.

  • 3 En termes d'économie politique, le vendeur, la personne, soit corporation, soit pays, qui vend. La France était vendeur à l'étranger de toutes espèces de marchandises et n'achetait presque rien en échange, De Waru, Enquête sur la Banque, 1867, p. 153.

HISTORIQUE

XIIIe s. L'avoir, le pris a li vendierres, Si que tout pert li achatierres, la Rose, 10833. Et ferons quant que loiaul vendeor puent [peuvent] faire, Bibl. des ch. 4e série, t. II, p. 466. Encor i a clers d'autre guise, Que, quant il ont la loi aprise, Si vuelent estre pledeeur, Et de lor langues vendeeur, Rutebeuf, 221.

XIVe s. Estrumens o lesquiex les vendeurs de vin percent leur toniaux, H. de Mondeville, f° 36.

XVIe s. Après quelque affront aux prescheurs et venderesses de bougie, D'Aubigné, Hist. I, 253. Et le trahistre moyne vendeur de sa ville, Carloix, VI, 25.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. vendeire, vendedor ; catal. venedor ; espagn. vendedor ; ital. venditore ; du lat. venditorem, de vendere, vendre. Seulement il faut remarquer que le français et le provençal ont fait leur dérivation comme si le latin était venditor ou vendetor. Vendierre en français, vendeire en provençal est le nominatif ; vendedor, vendeor est le régime.