« venter », définition dans le dictionnaire Littré

venter

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

venter

(van-té) v. n. impers.
  • 1Faire vent. Qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il tonne, Rien désormais ne m'étonne, Legrand, Belph. III, 6. Le 30 janvier, un matelot tomba à la mer ; nos efforts lui furent inutiles, et jamais nous ne pûmes le sauver ; il ventait grand frais, et la mer était très grosse, Bougainville, Voy. t. II, p. 4.

    Il peut se construire avec le mot vent, et alors il cesse d'être impersonnel. Quelque vent qui vente. Les six jours suivants nous furent tous aussi malheureux : de la pluie, du calme, et le peu qui venta, ce fut du vent debout, Bougainville, Voy. t. II, p. 236.

    Fig. On ne peut pas empêcher le vent de venter.

  • 2Dans un emploi spécial, faire venter. … Contrat passé [avec Jupiter], notre homme Tranche du roi des airs, pleut, vente, et fait en somme Un climat pour lui seul…, La Fontaine, Fabl. VI, 4.

    Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.

  • 3 V. a. Pousser par le souffle. La brise ventait la marée.

HISTORIQUE

XIIe s. Et quant l'halaine douce vente Qui vient de ce douz païs, Où cil est qui m'atalente…, Couci, Dame de Faiel.

XIIIe s. Par un jour si très bel, qu'il ne pleut ne ne vente, Berte, x. L'uns atise le feu, et li autres le vente, ib. XCVI. En [on] vos deüst ardoir en brese, Si que la poudre en fust ventée [jetée au vent], Ren. 12879. Sus ce flueve… Zephirus nule fois ne vente, Ne ne li recrespit ses ondes, Qui moult sont laides et parfondes, la Rose, 6058. Li vens de tramontaine venta moult fort, et fist en ceste ile moult grant dommage, Marc Pol, p. 544.

XVe s. Si eurent beau temps et bon vent, car ce fut au mois de mai, que il fait bel et joli et qu'il vente à point, Froissart, II, III, 32. S'il eust voulu voler avec le vent qu'il ventoit [s'il avoit voulu profiter de la faveur], il eust eu et fait ce qu'il eust voulu, Godefroy, Annot. sur l'hist. de Charles VI, p. 577, dans LACURNE, au mot voler.

XVIe s. Si nos facultez sont sans fondement et sans pied, si elles ne font que flotter et venter…, Montaigne, II, 318. Les vents n'ont soufflé sinon du midy, et encore iceux ont venté tant doucement qu'à peine on les a peu sentir, Paré, XXIV, 3. J'ay veu d'autres vents venter, Cotgrave Tant vente qu'il pleut, Cotgrave

ÉTYMOLOGIE

Vent ; prov. et esp. ventar ; it. ventare.