« vraisemblable », définition dans le dictionnaire Littré

vraisemblable

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vraisemblable

(vrè-san-bla-bl') adj.
  • Qui paraît vrai, qui a l'apparence de la vérité. Il n'est ni vrai ni vraisemblable, qu'Andromède, exposée à un monstre marin, ait été garantie de ce péril par un cavalier volant, qui avait des ailes aux pieds…, Corneille, 1er disc. Vous savez comme Brancas m'aime : il y a trois mois que je n'ai pas appris de ses nouvelles ; cela n'est pas vraisemblable, mais lui, il n'est pas vraisemblable aussi, Sévigné, 8 juillet 1671. Le vrai peut quelquefois n'être pas vraisemblable, Boileau, Art p. III. Il est prouvé que la gravitation, dont le nom seul semblait un si étrange paradoxe, est une loi nécessaire dans la constitution du monde ; tant ce qui est peu vraisemblable est vrai quelquefois, Voltaire, Phil. Newt. III, 6. Il n'est ni vrai ni vraisemblable qu'il [Napoléon] se soit laissé aller à de telles illusions [que les salines russes de Smolensk lui rapporteraient vingt-quatre millions], Ségur, Hist. Nap. VI, 5.

    Substantivement. Puisque la fonction du vraisemblable dans la tragédie est d'empêcher l'esprit de s'apercevoir de la feinte, le vraisemblable qui le trompe le mieux est le plus parfait, et c'est celui qui devient nécessaire, Fontenelle, Réfl. poét. Presque toutes ses actions [de Charles XII], jusqu'à celles de sa vie privée et unie, ont été bien loin au delà du vraisemblable, Voltaire, Charles XII, 8. Il était vraisemblable que la France allait perdre deux provinces, mais le vraisemblable n'arrive pas toujours, Voltaire, Louis XIV, 21. Il est vraisemblable, comme disait le poëte Agathon, qu'il survienne des choses qui ne sont pas vraisemblables… c'est de ce vraisemblable extraordinaire que quelques auteurs ont fait usage pour dénouer leurs pièces, Barthélemy, Anach. ch. 71.

HISTORIQUE

XIVe s. Persuasion est raison vraysemblable non pas evidente, et induit à soy assentir à la conclusion, Oresme, Éth. IV.

XVIe s. S'il est acoustumé du faire et s'il est vraysemblable qu'il y doive rencheoir, Rozier histor. I, 3. C'est une sotte presumption d'aller desdaignant et condamnant pour faulx ce qui ne nous semble pas vraysemblable, Montaigne, I, 200. Cette ancienne et ferme haine des Anglois contre les Escossois, qui, vraisemblable, pouvoit causer quelque empeschement ou retardement au roy d'Escosse à la couronne d'Angleterre, Mém. de Villeroy, t. v, p. 139.

ÉTYMOLOGIE

Vrai, et semblable. L'ancienne langue disait voiresemblable.