« coupe.2 », définition dans le dictionnaire Littré

coupe

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

coupe [2]

(kou-p') s. f.
  • 1Vase à boire, ordinairement plus large que profond. C'est de ma main qu'il prend et l'encens et la coupe, Corneille, Cinna, I, 3. Recevez de ma main la coupe nuptiale, Corneille, Rodog. V, 3. César prend le premier une coupe à la main, Racine, Brit. V, 5. Hérodote parle de six coupes d'or qui pesaient trente talents, ce qui montait à près d'un million, Rollin, Hist. anc. t. II, p. 110, dans POUGENS. La céleste troupe Dans ce jus vanté Boit à à pleine coupe L'immortalité, Rousseau J.-B. Cantate 9. Après avoir distribué des coupes aux convives et fait des libations, on apportait le premier service qui commençait ordinairement par des œufs frais, et on finissait le second par des fruits, d'où est venue l'expression ab ovo usque ad mala, pour dire du commencement à la fin, Condillac, Hist. anc. XI, 3. La coupe aux larges bords est vide en un moment, Delille, Énéide, I. Tu peux jeter ta coupe, orgueilleux Diogène, Et boire dans tes mains ; moi je garde la mienne, Delille, Imagin. VI.

    Il se dit surtout en poésie.

  • 2 Fig. Et d'enfants à sa table une riante troupe Semble boire avec lui la joie à pleine coupe, Racine, Esth. II, 9. Vous versez sur nos villes et sur nos provinces la coupe de vos fureurs, Massillon, Avent, Dispos. à la comm. Il a versé sur nous la coupe de sa fureur, Massillon, Car. Mot. de conv. La bouche du jeune convive [l'enfant qui n'a point encore de dents] n'est point armée, de peur de blesser la coupe du banquet maternel [le sein, le mamelon], Chateaubriand, Génie, I, VI, 5. Tous les hôtes qui ont bu avec moi la coupe de la joie, Chateaubriand, Mart. II, 289. Chez l'étranger la mort l'atteint ; Qu'il dut trouver sa coupe amère ! Béranger, Convoi de David.

    Boire la coupe jusqu'à la lie, souffrir une humiliation, une infortune complète.

  • 3La partie de la communion de l'Eucharistie qui se fait avec le vin qu'on met dans la coupe. Le concile de Constance a retranché la coupe aux laïques qui en avaient autrefois l'usage. Le commandement pour tous les fidèles de participer à la coupe, Bossuet, Comm. Quant au désir qu'il a du rétablissement de la coupe, Bossuet, Déclar.
  • 4 Terme d'architecture. Coupe de fontaine, petit bassin en marbre ou en pierre, recevant l'eau du jet.

    Partie concave d'une voûte ronde, qui se nomme autrement coupole, d'après les Italiens.

    Donner plus ou moins de coupe aux joints des voussoirs d'un arc, en rendre l'inclinaison plus ou moins forte.

  • 5 Terme d'astronomie. Constellation de l'hémisphère austral.
  • 6La fausse coupe, certaine partie d'un calice. Les calices seront marqués et contre-marqués au bouge, fausse coupe et couvercle, Règlem. orfévr. 30 déc. 1679.

HISTORIQUE

XIIe s. Lores pristrent la lance e la cupe ki fud al chief Saül ; si s'en alerent, Rois, 104.

XIIIe s. Li bacin sont andui d'or fin ; Em pior [pire] coupe met on vin, Partonop. V. 975. Li coupiers ert ciers et vaillans, D'escarboucles resplendissans, Fl. et Bl. 91. Et li rois Uters avoit devant lui une moult bele coppe d'or, Merlin, 58, verso.

XIVe s. Lors lui ala de vin si largement verser Que la coupe convint par dessus suronder, Guesclin. 153, 174. Une couppe d'argent doré à porter le corps nostre Seigneur, Du Cange, coppa. Une coupe couverte, dorée et esmaillée, et au fonds de ladicte coupe a une ymage de saint Martin, De Laborde, Émaux, p. 230. Une autre couppe où il a par dedans une fleur de lys enlevée, et est le couvescle semé d'esmaulx à un clocher par-dessus, De Laborde, ib.

XVe s. Le suppliant ala acheter une cope [sorte de mesure] de sel pour saler le potage, Du Cange, copa.

ÉTYMOLOGIE

Picard, cope ; provenç. espagn. et portug. copa ; ital. coppa ; du latin cuppa ou cupa (voy. aussi CUVE).

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

2. COUPE. Ajoutez :
7 Terme de turf. Prix décerné dans les courses anglaises.