« revendre », définition dans le dictionnaire Littré

revendre

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

revendre

(re-van-dr') v. a.

Il se conjugue comme vendre.

  • 1Vendre ce qu'on achète. Un marchand m'acheta et me mena à Tunis ; il me vendit à un autre marchand qui me revendit à Tripoli ; de Tripoli je fus revendue à Alexandrie, Voltaire, Candide, 12.

    Par extension. Les hommes en place vendent le peuple au prince, qui le revend à ses voisins par des traités de guerre ou de subside, de paix ou d'échange, Raynal, Hist. phil. XIX, 14.

    Absolument. C'est une illustre …Qui prête, vend, revend, brocante, troque, achète, Regnard, le Joueur, V, 2. Je revends à la toilette, et me nomme Mme Jacob, Lesage, Turcaret, IV, 12.

    Terme de procédure. Revendre à la folle enchère, vendre de nouveau une chose, aux risques et périls d'un premier adjudicataire qui n'en a pas payé le prix.

  • 2Avoir d'une chose à revendre, en avoir abondamment et de manière à pouvoir en trafiquer. Depuis quatre ans, on en avait [des bestiaux] à revendre aux étrangers, Voltaire, Louis XIV, 30.

    Fig. Quelques dames… croient qu'avec un peu de rudesse brutale… elles ont de l'honneur à revendre, Scarron, Rom. com. II, 19. Il [un bûcheron] n'avait pas des outils à revendre ; Sur celui-ci [la cognée] roulait tout son avoir, La Fontaine, Fabl. V, 1. Je trouverai partout des femmes à revendre, Th. Corneille, D. Cés. d'Avalos, I, 5. Et nous ne manquons point d'épouseurs, Dieu merci ; Car, de quelque façon que l'on puisse le prendre, Il nous en restera toujours deux à revendre, Legrand, Aveugle clairvoyant, sc. 5.

    Avoir de la santé à revendre, de l'esprit à revendre, se porter fort bien, être fort spirituel.

  • 3 Fig. et familièrement. En revendre, attraper. En revendre de cette façon-là, pour s'enfuir avec un jeune freluquet ! Genlis, Théât. d'éduc. la Lingère, II, 4.

    Il vous en revendrait, il est plus fin que vous.

HISTORIQUE

XIIIe s. Vilains offices est à cels qui achatent de marcheans pour revendre maintenant, Latini, Trésor, p. 377.

XVe s. Plus n'en dy, mieux vault que me taise ; Car j'en ay à vendre et revendre ; Ung chacun doit son fait entendre, Orléans, Rondeau.

XVIe s. Si quelcun ayant de la haine à revendre…, Lanoue, 76. De pauvres chrestiens qu'ils [les Ottomans] prenent par ci et par là chasque année en leurs courses, et puis les revendent de façon que le pere s'en va d'un costé, l'enfant de l'autre, Lanoue, 386. À trop acheter n'y a que revendre, Cotgrave

ÉTYMOLOGIE

Re…, et vendre ; prov. revendre ; espagn. revender ; ital. rivendere.