« ris », définition dans le dictionnaire Littré

ris

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

ris [1]

(rî) s. m.
  • 1Synonyme de rire 2. Ce ris dédaigneux qu'excitent les personnes simples, lorsqu'on leur voit croire des choses impossibles, Bossuet, Anne de Gonz. Le sage n'a jamais parlé avec plus de sens que lorsqu'il a dit dans l'Ecclésiaste, qu'il réputait le ris une erreur, et que la joie était une tromperie, Bossuet, Sermons, 3e dim. après Pâques, Provid. préambule. Elle [l'ode] peint les festins, les danses et les ris, Boileau, Art p. II. Elle [l'altération des traits] est plus grande dans un ris immodéré, que dans la plus amère douleur, La Bruyère, I. Je doute seulement que le ris excessif convienne aux hommes qui sont mortels, La Bruyère, XI. Le ris malin… c'est la joie de l'humiliation d'autrui, Voltaire, Dict. phil. Rire. [Elles] S'approchaient, me montraient avec un ris farouche, Ducis, Macbeth, II, 6. Défigurant son beau visage par des ris aussi forcés que bruyants, Genlis, Ad. et Th. t. I, p. 89, dans POUGENS.

    Ris de saint Médard, ris niais, contraint. D'un ris de saint Médard il lui fallut répondre, Régnier, Sat. VIII.

    Un ris qui ne passe pas le nœud de la gorge, ris contraint.

  • 2Ris sardonique, voy. RIRE 2, n° 3.
  • 3Ris de Pâques, bon conte que les prédicateurs avaient coutume de faire à leur auditoire le jour de Pâques.
  • 4 S. m. pl. Divinités qui, chez les anciens, présidaient à la gaieté ; en cet emploi il prend une majuscule. Que dirais-je des traits où les Ris sont logés, Des yeux aux brillantes merveilles… ? La Fontaine, Psyché, I, p. 84.

HISTORIQUE

XIIIe s. Je si sovent me tormente, Ke je n'ai ne jeu ne ris, Dame de Faiele, dans Couci. Ris et soulas et joie m'ont bien clamée quite, Berte, XXXVII. Quant la serve l'entent, s' [si] en jeta un faus ris, Semblant fait qu'en fust lie, ib. LXXV. Li riis du mund [monde] turna en lerme, Édouard le conf. V. 3436.

XVe s. Le roy de France en eut bon ris…, Froissart, III, p. 360, dans LACURNE. Li autres rit si très orriblement Qu'il semble folz ; tant li siet son ris mal, Que ce semble le ris d'un cardinal, Deschamps, Poésies mss. f° 218.

XVIe s. Avec grands ris et batemens de mains, Amyot, Timol. 27. De là estoit venu qu'on dit : c'est un ris d'hostellier, il ne passe pas le bout des dents ou plus tost des levres, Bouchet, Serées, I, p. 25, dans LACURNE.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. ris ; portug. et ital. riso ; du lat. risus, qui vient de risum, supin de ridere, rire.