« sacrilége.2 », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
sacrilége [2]
- 1Qui commet un sacrilége.
Les sceptres devant eux [les protestants rebelles] n'ont point de priviléges ; Les immortels eux-même en sont persécutés, Et c'est aux plus saints lieux que leurs mains sacriléges Font plus d'impiétés
, Malherbe, II, 12.Il [saint Louis] condamna à un supplice rigoureux toutes les langues sacriléges
, Fléchier, Panég. St Louis.Mathan d'ailleurs, Mathan, ce prêtre sacrilége, Plus méchant qu'Athalie, à toute heure l'assiége
, Racine, Athal. I, 1.L'homme sacrilége est celui qui se parjure sur l'Évangile, qui étend sa rapacité sur les choses sacrées, qui détruit les autels, qui trempe sa main dans le sang des prêtres
, Voltaire, Dict. philos. Blasphème.Substantivement. Celui, celle qui commet un sacrilége.
C'est vous qui nous assurez qu'elle [l'Église] est contente de perdre ses plus riches vases, pourvu qu'elle gagne le sacrilége, qui les a pris
, Guez de Balzac, Lett. 11, liv. VI.Aurais-je laissé impunis les sacriléges qui m'ont coupé l'or de ma chevelure dans mon temple d'Olympie ?
Perrot D'Ablancourt, Lucien, Jupiter le tragique.C'est l'ennemi commun de l'État et des dieux… Un traître, un scélérat, un lâche, un parricide, Un sacrilége impie, en un mot un chrétien
, Corneille, Poly. III, 2. - 2Qui a le caractère du sacrilége, en parlant des choses.
[Les faux dévots] De qui la sacrilége et trompeuse grimace Abuse impunément et se joue, à leur gré, De ce qu'ont les mortels de plus saint et sacré
, Molière, Tart. I, 6.Ceux qui sont instruits des affaires étant obligés d'avouer que le roi [Charles Ier] n'avait point donné d'ouverture ni de prétexte aux excès sacriléges dont nous abhorrons la mémoire…
, Bossuet, Reine d'Anglet.Les dieux toutes les nuits Me venaient reprocher ma pitié sacrilége
, Racine, Iphig. I.Ainsi périrent… du temps de Nabuchodonosor tous ceux qui se prosternèrent devant la statue sacrilége
, Massillon, Carême, Élus.
HISTORIQUE
XIIIe s. Sacrilege est qui emble coze sacrée en liu saint ou hors de liu saint
, Beaumanoir, XI, 15.
XVIe s. Pour jeter, sacrilege, au vent ma cendre esteinte
, Desportes, Cléonice, XXXVII. Sacrileges meurdriers
, Ronsard, Contre les bûcherons de la forêt de Gastine.
ÉTYMOLOGIE
Lat. sacrilegus, de sacrum, chose sacrée, et legere, prendre (voy. LIRE).