« senteur », définition dans le dictionnaire Littré

senteur

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

senteur

(san-teur) s. f.
  • 1Ce qui frappe l'odorat, ce qui est senti. Ils [Boileau et Racine, à l'armée comme historiographes] disaient qu'encore que le roi craigne les senteurs, ce gant d'Espagne [la ville de Gand prise] ne lui fera point de mal à la tête, Sévigné, à Bussy, 18 mars 1678. À l'odorat appartiennent les bonnes et mauvaises senteurs, Bossuet, Connaiss. I, 1. Ô le sacrifice agréable, ô l'hostie de bonne senteur ! Bossuet, Sermons, Nécess. des souffranc. 2. La biche jette loin d'elle son petit faon, afin que les chiens ne puissent le découvrir par la senteur de sa piste, Fénelon, Exist. I, 26. Alors… Que les champs exhalaient leurs senteurs embaumées, Hugo, Crép. 32.

    Pois de senteur, voy. POIS.

    Rat de senteur, nom d'un petit quadrupède.

  • 2Composition parfumée. Item peaux de senteur du sieur Frangipani ; Le présent est-il laid ? nenni, ma foi, nenni, Scarron, Poésies div. Œuv. t. VII, p. 248, dans POUGENS. J'aime toujours les eaux de senteur, et je n'aime ni singe, ni perroquet, Maintenon, Lett. à M. de Villette, 30 janv. 1683. Il a la main douce, et il l'entretient avec une pâte de senteur, La Bruyère, XIII. On fait les eaux spiritueuses de senteur en dissolvant quelques gouttes d'huiles volatiles dans l'alcool, Fourcroy, Conn. chim. t. VIII, p. 152.

    Aimer les senteurs, porter des senteurs ; on dit aujourd'hui de préférence : aimer les odeurs, porter des odeurs.

HISTORIQUE

XVIe s. Ilz portent des huyles de parfums et des senteurs dedans des philoes, Amyot, Arist. 52. J'en ay veu fuir la senteur de pommes, plus que les arquebusades, Montaigne, I, 184. J'aime bien fort à estre entretenu de bonnes senteurs, et hais oultre mesure les mauvaises, Montaigne, I, 392.

ÉTYMOLOGIE

Sentir ; wallon, seinteur ; Berry, sinteur ; ital. sentore.