« serpenter », définition dans le dictionnaire Littré

serpenter

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serpenter

(sèr-pan-té) v. n.
  • 1Avoir un cours tortueux, une direction tortueuse. Et des ruisseaux de lait serpentaient dans les plaines, Boileau, Épît. III. Après avoir traversé l'Éthiopie en serpentant beaucoup, il [le Nil] se rend enfin en Égypte, Rollin, Hist. anc. Œuvr. t. I, p. 31, dans POUGENS. Il souffla, et il sortit de sa bouche une vapeur violette qui descendit en serpentant comme un feu d'artifice, et se répandit sur la table de dona Thomasa, Lesage, Diabl. boit. 6. … Près de ces bords fleuris, Où la Seine serpente en fuyant de Paris, Voltaire, Henr. I. Son front luit, étoilé de mille diamants ; Et mille autres encore, effrontés ornements, Serpentent sur son sein, pendent à ses oreilles, Gilbert, Le XVIIIe siècle. Suivant les détours d'un chemin qui montait toujours en serpentant, Bernardin de Saint-Pierre, l'Arcadie, II. Il vient de toi ce cachet où le lierre Serpente en or, symbole ingénieux, Béranger, Cachet. Que je voie… Les étoiles des chars se croiser dans les rues, Et serpenter le peuple en l'étroit carrefour, Hugo, Orient. 35.

    Fig. Le Laocoon souffre, il ne grimace pas ; cependant la douleur cruelle serpente depuis l'extrémité de son orteil jusqu'au sommet de sa tête, Diderot, Ess. sur la peint. 4. Les mots [de la période], par de fréquentes inversions, semblèrent serpenter dans l'espace qui leur était assigné, Barthélemy, Anach. ch. 58.

    Fig. Faire serpenter, faire glisser à travers. Faire serpenter dans toute la pièce un personnage ami de toute la famille, Grimm, Corresp. t. II, p. 71.

    Terme de manége. Conduire un cheval en traçant une piste tournée en ondes.

    Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.

  • 2 V. a. Terme de marine. Établir un serpenteau.

HISTORIQUE

XVIe s. Ignorants nos baisemains et nos inclinations serpentées, Montaigne, II, 178.

ÉTYMOLOGIE

Serpent.