« vivre.2 », définition dans le dictionnaire Littré
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vivre [2]
- 1Nourriture.
Cent fleuves épars Qui dispersaient le vivre aux gens de toutes parts
, Régnier, Épît. I.Il fit tant, de pieds et de dents, Qu'en peu de jours il eut au fond de l'ermitage Le vivre et le couvert : que faut-il davantage ?
La Fontaine, Fabl. VII, 3.La loi, qui n'accorde que le simple vivre aux banqueroutiers, et non pas de quoi subsister avec honneur
, Pascal, Prov. XI.Une chose folle, et qui découvre bien notre petitesse, c'est l'assujettissement aux modes, quand on l'étend à ce qui concerne le goût, le vivre, la santé et la conscience
, La Bruyère, XIII.La solitude lui a préparé [à l'oiseau] le vivre et le couvert
, Chateaubriand, Génie, I, v, 7. - 2 Au plur. Toutes les choses qui servent à la nourriture. Les vivres sont fort chers, et le vin est hors de prix.
On donnait à ces sauvages des bonnets rouges, des grains de verre, des épingles, des couteaux, des sonnettes, et ils donnaient de l'or et des vivres
, Raynal, Hist. phil. VI, 6.Ces vivres consistaient en un gros pain de seigle, un petit fromage, un morceau de lard et deux ou trois livres de bœuf ; ma mère y avait ajouté une douzaine de pommes
, Marmontel, Mém. 1.Il [l'empereur] sentait bien qu'il ne pouvait ôter ni reprocher à ses soldats ce fruit de tant de travaux [butin qu'ils emportaient de Moscou dans des chariots] ; d'ailleurs les vivres cachaient le butin ; et lui qui ne pouvait pas donner aux siens les subsistances qu'il leur devait…
, Ségur, Hist. de Nap. IX, 1.Quand l'armée passa ce fleuve [Vistule], elle reçut l'ordre de prendre, sans s'arrêter, pour vingt-cinq jours de vivres, mais de ne s'en servir qu'au delà du Niémen
, Ségur, ib. III, 2.Couper les vivres, intercepter les approvisionnements d'une armée, d'une ville, etc.
Memnon voulait qu'on leur disputât [aux Grecs] tous les passages, qu'on leur coupât les vivres
, Bossuet, Hist. III, 5.Fig. Couper les vivres, supprimer l'envoi d'une pension alimentaire.
- 3 En termes de marine, provision des choses nécessaires à la nourriture de l'équipage d'un navire ou des équipages d'une flotte.
Vivres de campagne, les vivres composés de viandes salées ou en daube, de légumes secs et de biscuit.
- 4Entreprise de la fourniture du pain et de la viande pour les armées. Faire fortune dans les vivres. L'administration des vivres. Les vivres-pain. Les vivres-viande.
HISTORIQUE
XIIe s. Clere e de dete e d'el [d'autre chose] aurunt e curt e lei, E tuit cil qui d'aumosne unt e vivre e conrei
, Th. le mart. 62.
XIIIe s. L'enfant… deit aveir son vivre convenablement de son fié
, Ass. de Jér. I, 261. Li creanciers li doit livrer [au débiteur incarcéré] son vivre
, Beaumanoir, L, 7.
XIVe s. Car des vivres [ils] avoient plus qu'on n'aloit pensant
, Guesclin. 1928.
XVe s. Allons, allons, on se doit aventurer pour son vivre
, Froissart, II, II, 66. À la charge de tel portion de quint et vivre naturel [pension alimentaire]
, Du Cange, victus.
XVIe s. En toutes choses… la mutation est à craindre, la mutation des saisons, des vivres, des humeurs
, Montaigne, I, 339.
ÉTYMOLOGIE
Vivre 1.