« ébat », définition dans le dictionnaire Littré

ébat

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

ébat

(é-ba ; le t ne se lie pas dans le parler ordinaire ; au pluriel, l's se lie : des é-ba-z animés ; ébats rime avec pas, mâts, etc.) s. m.
  • 1Mouvements folâtres du corps. L'enfant… Avecques ses pareils se plaît en ses ébats, Régnier, Sat. v. Les couvents où les pensionnaires ont beaucoup d'ébats, de courses, Rousseau, Ém. v. Les enfants qui suivaient ses ébats [du mouton] dans la plaine, Chénier, 268.
  • 2Passe-temps, divertissement. Ô bois, ô prés, ô monts, ses fidèles ébats ! Régnier, Plainte. Souvent en ces ardeurs la mort qu'on se propose, Ne semble qu'un ébat, qu'une ardeur, qu'une rose, Rotrou, St Gen. IV, 2. Je m'y rends avec vous, l'ébat m'en sera cher, Rotrou, Bélis. IV, 2. Pour vos ébats nous nourrirons nos filles, La Fontaine, Berc.

    Prendre ses ébats, se livrer au divertissement. Deux vieilles disaient tout bas : Belzébuth prend ses ébats, Béranger, Gott. Puisque le tyran est à bas, Laissez-nous prendre nos ébats, Béranger, Requête.

  • 3 Au sing. Terme de chasse. Promenade qu'on fait faire aux chiens pour leur santé.

REMARQUE

Aujourd'hui ébat ne se dit guère qu'au pluriel. Il serait bon de faire comme Rotrou et de maintenir l'usage du singulier.

HISTORIQUE

XVe s. Et se attendoit l'heure de voir cest esbat [le passage de la rivière qui devait s'effectuer], Commines, I, 9. Ceux qui par gloire dient : je ne suis pas clerc, je laisse faire à mon conseil, je me fie en eulx, et puis, sans assigner autre raison, s'en vont en leurs esbatz, Commines, II, 6. Se trouverent ensemble en barque, qui est l'esbat de Venise, et où chacun va selon les gens qu'il a, Commines, VII, 15.

XVIe s. J'apprins le grec par forme d'esbat et d'exercice, Montaigne, I, 95. Ce maistre menoit tous les jours leurs enfans à l'esbat hors de la ville, Amyot, Cam. 17.

ÉTYMOLOGIE

Voy. ÉBATTRE.