« équiper », définition dans le dictionnaire Littré

équiper

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

équiper

(é-ki-pé) v. a.
  • 1Pourvoir un vaisseau de tout ce qu'il lui faut pour la manœuvre, la subsistance, la défense, etc. Aussitôt que l'on aura équipé une frégate, j'espère passer le détroit et voir Ceuta, Voiture, Lett. 39. Sémiramis, s'élevant au-dessus de son sexe, bâtissait de superbes villes, équipait des flottes, subjuguait les peuples voisins, Rollin, Hist. anc. Œuvres, t. II, p. 52, dans POUGENS. Justinien ne put équiper contre les Vandales que cinquante vaisseaux, Montesquieu, Rom. ch. 20. Quand il s'agissait d'un armement, chacune des dix tribus ordonnait de lever dans son district la même quantité de talents qu'elle avait de galères à équiper, Barthélemy, Anach. ch. 56.
  • 2Pourvoir de choses nécessaires, de vêtements. Équiper un soldat. Équiper un régiment de cavalerie.
  • 3Accoutrer. Vous y prenez le deuil ; vous m'en équipez, moi, Qui ne pleure personne et qui ne sais pourquoi, Hauteroche, le Deuil, sc. 1.

    Fig. et familièrement. Il a été bien équipé, c'est-à-dire il a été maltraité, raillé comme il faut. Comme vous équipez votre ami ! Vadé, Nicaise, sc. 7.

  • 4S'équiper, v. réfl. Pourvoir à son équipement. Il n'a pas de quoi s'équiper. Nous voilà au temps que je dois partir pour l'armée ; je suis après à m'équiper, Molière, Scapin, II, 8.

    Par extension, s'accoutrer. Peut-on s'équiper de la sorte ?

HISTORIQUE

XIIe s. À la mer vint li ber, à Sandwiz eschipa [s'embarqua], Th. le mart. 50.

XIIIe s. Une nef [il] vit que on charga, Qui la nuit devoit eskiper Et en Yrlande droit aler, Lai de Melion. Lors s'est de la rive esquipé ; Si s'en vait aval durement ; Et Renart le governail prent, Ren. 22916.

XIVe s. En mer vont esquipant, et li vens les mena ; Tost furent eslongiet, quant li vent se leva, Beaud. de Seb. II, 441.

XVe s. Quand ils furent esquiffés en la mer, le vent se changea ; fortune monta ; ils furent trop malement tempestés, Froissart, III, IV, 58. Adonc fut le voile levé, et le vent, qui estoit comme à souhait, ferit dedans, tellement que la nef s'esquipa en la haulte mer, Perceforest, t. III, f° 64.

XVIe s. Tout ce qui vit est naturellement esquippé de suffisante couverture pour se deffendre de l'injure du temps, Montaigne, I, 258. Deux pieces [de canon] le retarderent pour estre mal esquipées, D'Aubigné, Hist. I, 161. Quelques uns se couvrirent de mauvaises petites places, ni basties ni esquipées en guerre, D'Aubigné, ib. I, 292. Cela bien esquippé de vivres arrive en Affrique à la mi-octobre, D'Aubigné, ib. II, 85. Les Corinthiens esquipperent une galere, Amyot, Timoléon, 10. Nous trouver, au premier mandement du dict seigneur prince, esquippez pour l'accompagner partout où il luy plaira nous commander, Condé, Mémoires, p. 647.

ÉTYMOLOGIE

Esquif (voy. ce mot). Équiper est proprement se mettre en mer, c'est le sens ancien ; puis, de là et de l'attirail qu'exige un vaisseau, tous les sens consécutifs.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

ÉQUIPER. Ajoutez :
5Équiper une machine, un appareil mécanique, les garnir de tous les agrès nécessaires, et les mettre en état de fonctionner. Équiper une chèvre, équiper une chèvre à deux brins.