« étrivière », définition dans le dictionnaire Littré
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étrivière
- 1Courroie à laquelle est suspendu l'étrier.
Coup d'étrivière, coup donné avec l'étrivière. Ce cheval ne marche qu'à coups d'étrivières.
On peut lui donner cent coups d'étrivières
, Voltaire, Amabed, 15e lett. d'Amabed.Fig. Allonger l'étrivière, susciter une difficulté nouvelle, un nouveau retard.
- 2 Au plur. Coups d'étrivières. Recevoir les étrivières.
Il me fera donner les étrivières si je ne le salue
, Pascal, Pens. div. 137.Les fouets hâtifs sont déployés, Qui de cent diverses manières Donnent à l'air les étrivières
, Rousseau J.-B. Lett. à Lafosse.Fig.
J'ai bien reçu ma part des étrivières ; Grippe-minaud m'en donna pour trois mois [d'emprisonnement]
, Béranger, Gohier. - 3 Fig. Tout mauvais traitement qui humilie ou déshonore. Il ne s'en est tiré qu'avec les étrivières.
Monsieur de l'épée royale, vous aurez au premier jour, les étrivières de ma façon
, Dancourt, Maison de camp. sc. 30.S'en tirer avec les étrivières, se dit aussi des entreprises où l'on reçoit quelque dommage, des affaires où l'on perd de l'argent.
HISTORIQUE
XIIe s. Li chevax venoit trestoz seus [seul] ; S'ot de sanc tainte l'estriviere
, la Charrette, 262.
XIIIe s. Li lormier de Paris pueent taillier et faire taillier leur renes, leur chenetes, leur poitriaus, leur estrivieres et toutes les choses qui à leur mestier apartienent
, Liv. des mét. 223. Toutes manieres de genz autres que chevaliers ne se deivent combatre à pié, en bliaus ou en cotes rouges et chauces rouges à estrivieres, sanz soliers
, Ass. de Jér. I, 178.
XVIe s. Or si quelqu'un estrivoit, assavoir s'il y a eu un Platon, je vous prie, ne l'estimeroit-on pas digne d'estre chastié de bonnes estrivieres ?
Calvin, Inst. 42. Ses vers sont faicts à estriviere, Fort court devant, fort long derriere
, Du Verdier, Bibl. p. 237, dans LACURNE.
ÉTYMOLOGIE
Anc. franç. estrif, étrier (voy. ÉTRIER) ; provenç. estrubieira ; espagn. estribadera ; portug. estribeira.