« accoutumance », définition dans le dictionnaire Littré

accoutumance

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

accoutumance

(a-kou-tu-man-s') s. f.
  • Action de s'accoutumer. La jeunesse change de goûts par l'ardeur du sang, et la vieillesse conserve les siens par l'accoutumance, La Rochefoucauld, Réfl. 109. C'est une marque de l'accoutumance au péché, que de pécher sans remords, Bossuet, Habit. 1. Lorsque J. C. a assuré que son joug était doux et léger, il nous a ordonné en même temps de le porter chaque jour : l'onction est attachée à l'accoutumance, Massillon, Carême, Salut. L'accoutumance ainsi nous rend tout familier, La Fontaine, Fab. IV, 10.

REMARQUE

" Ce mot, dit Bouhours, qui commençait à vieillir du temps de Vaugelas, s'est rétabli peu à peu ; on le dit et on l'écrit tous les jours. " Cependant Marg. Buffet, Observ. p. 60, en 1668, remarque que c'est un méchant terme qui ne se dit plus. Aujourd'hui, il est de nouveau devenu peu usité ; mais il n'est pas perdu, et ce serait en effet dommage de le perdre.

HISTORIQUE

XIIIe s. Il ne s'en pooit pas tenir Qu'il ne lui portast reverence Par la force d'accoustumance, la Rose, 6268.

XIVe s. Les autres par malvese acoustumance, les autres pour la très grant malice et perversité de leur nature, Oresme, Eth. 203. Et est telle qualité acquise par estude ou par acoustumance, Oresme, ib. 32. Convient que l'ame de l'auditeur soit preparée par bones acoustumances à ce que elle se delette et esjoisse en bien, Oresme, ib. 325.

XVe s. Urbain VI voult retrancher aux cardinaux plusieurs choses de leur droit et outre leurs acoustumances, Froissart, II, II, 48.

XVIe s. Elle gaigna cela par l'accoustumance qui…, Montaigne, I, 105.

ÉTYMOLOGIE

Accoutumer ; picard, acoutumanche ; provenç. acosdumnansa ; ital. accostumanza.