« accrocher », définition dans le dictionnaire Littré

accrocher

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

accrocher

(a-kro-ché) v. a.
  • 1Attacher, suspendre à un crochet, à quelque chose de crochu. Accrochez ce tableau au clou qui est à la muraille. Le hasard a-t-il accroché, par un concours d'atomes, les parties du corps avec l'esprit ? Fénelon, Exist. 45.
  • 2Arrêter en perçant, en déchirant. Prenez garde à ce clou, il accrochera votre habit. Les buissons accrochent la laine des brebis.
  • 3 En termes de marine, accrocher un vaisseau, y jeter les grappins pour en venir à l'abordage.
  • 4Arrêter, heurter une voiture avec le moyeu d'une autre, qui en passe trop près. Cette charrette va accrocher votre voiture. D'un carrosse en tournant il accroche une roue, Boileau, Sat. VI.

    Absolument. Ce cocher est maladroit, il accroche souvent.

  • 5 Fig. Embarrasser, retarder. Les bâtards ne songèrent plus qu'à embarrasser et accrocher l'affaire, Saint-Simon, 466, 1115.
  • 6Attirer à soi une personne, gagner, obtenir quelque chose. À force de démarches il a accroché une bonne place. D'Huxelles accrochait de jeunes officiers qu'il adomestiquait, Saint-Simon, 116, 7. Sa rivale n'avait pas manqué de l'accrocher de conversation, Hamilton, Gram. 7.
  • 7S'accrocher, v. réfl. Votre habit va s'accrocher à ces ronces. Les atomes s'accrochent ensemble. Nos braves s'accrochant se prennent aux cheveux, Boileau, Sat. III.
  • 8 Fig. S'accrocher à tout, faire tout ce qu'on peut pour se soutenir. S'accrocher à quelqu'un, s'attacher à la fortune de quelqu'un. L'amour-propre s'accroche à tout, Bossuet, Obl. 2. Nous tenons à tout, nous nous accrochons à tout, Rousseau, Ém. II. Cette âme simple qui ne cherche qu'à s'accrocher à ce qui l'environne, Rousseau, Hél. I, 64. Ce vilain et dangereux escargot [l'abbé de Vaubrun] se produisit à la cour et chercha à s'y accrocher, Saint-Simon, 78, 4.

HISTORIQUE

XIIIe s. As autres choses que son aversaire aura dittes, responde le miaus [mieux] que il saura, sanz ce que il s'acroche à prover autrement que par sa saisine et sa teneure, Ass. de Jer. 110. Coveitise ne sait entendre à riens qu'à l'autrui acrochier, la Rose, 192. Et s'ele [la femme] plusors en acroche [hommes], Gart, comment que la chose cueure [coure], Qu'ele ne mete à deus une heure, ib. 13805. Qui en porroit ung [bouton] acrochier, Il le devroit avoir moult chier [cher], ib. 1659.

XVe s. Si [ils] les jetoient [les crocs] dedans les nefs de l'une à l'autre, et les acrochoient ensemble, Froissart, I, I, 121.

XVIe s. Les puissans accrochent tous jours sur leurs poures voysyns, Palsgrave, p. 417.

ÉTYMOLOGIE

Accroc ; bourguig. écrôché.