« accusation », définition dans le dictionnaire Littré

accusation

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accusation

(a-ku-za-sion ; en poésie, de cinq syllabes) s. f.
  • 1Action en justice par laquelle on accuse quelqu'un. Les chefs d'accusation. Accusation d'empoisonnement. Intenter une accusation contre quelqu'un. Dresser une accusation. Par son éloquence, l'avocat ruina l'accusation. Il se lava de l'accusation de péculat. Il défendit aux tribunaux d'admettre les accusations de fourberie. L'accusation qu'il suscita contre cet ecclésiastique, Pascal, Prov. 16.
  • 2Toute espèce de reproche, d'imputation. Ne prêtons pas l'oreille aux accusations. Il fut indisposé contre moi par des accusations mal fondées. Former des accusations contre quelqu'un, Boileau, Sat. XII, avertiss.
  • 3Au sens passif, l'accusation de quelqu'un, l'accusation dont il est l'objet. Encore que ses accusations soient incessamment aux oreilles de V. M. …, Pellisson, II, 161.
  • 4Action de révéler, de confesser. Nous entendons tous les jours des pécheurs qui mêlent à l'accusation de leurs fautes les maximes du siècle et le langage des passions, Massillon, Carême, Confession.

HISTORIQUE

XIIIe s. Verités est que toutes accusations de foy, à savoir mon qui croit bien en le [la] foy et qui non, la conoissance en appartient à sainte Eglise, Beaumanoir, II, 2.

XVIe s. Le peuple ayant mis en justice d'accusation capitale ses capitaines, Montaigne, I, 3.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. accusation ; espagn. acusacion ; ital. accusazione ; de accusatio, de accusare, accuser. Dans l'ancien français, on ne se servait guère que d'accusement dont les exemples abondent. Accusement a été employé jusque dans le XVIe s. : Le riche dessous toy ne craint point que son bien Par faux accusement ne demeure plus sien, Ronsard, 857. Quant à accusation cité plus haut de Beaumanoir, c'est une forme faite directement sur le latin et non un mot d'origine. La forme d'origine eût été acusaison, comme raison, oraison, etc.