« alarmer », définition dans le dictionnaire Littré

alarmer

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alarmer

(a-lar-mé) v. a.
  • 1Donner l'alarme. Les bruits qui couraient alarmèrent la ville. Il m'importe de me souvenir qu'en mille occasions cette censure des hommes m'alarme, me déconcerte, m'humilie, m'abat, Bourdaloue, Carême, t. I, p. 249. Un ordre qui d'abord a pu vous alarmer, Racine, Brit. I, 2. Cet enfant dont la vie alarme tant d'États, Racine, Andr. I, 1. Ces discours commencés, ce visage interdit Pourraient de quelque ombrage alarmer mon esprit, Voltaire, Mérope, III, 6. Heureux si ses discours craints du chaste lecteur, Ne se sentaient des lieux où fréquentait l'auteur, Et si du son hardi de ses rimes cyniques, Il n'alarmait souvent les oreilles pudiques, Boileau, A. P. II.

    S'ALARMER, v. réfl.

  • 2Prendre l'alarme, s'effrayer, être ému. On s'alarma d'autant plus qu'on ne s'attendait à rien de tel. Nous nous alarmons, nous nous troublons, nous nous désespérons, à mesure que les biens du monde nous échappent et que nous nous en voyons privés, Bourdaloue, Carême, t. I, p. 2. Vous vous alarmez peu d'une telle menace, Corneille, Sertor. IV, 2. Mais je m'alarme trop et Rome est plus égale, Corneille, Nicom. IV, 6. On ne voit pas mon peuple à mon nom s'alarmer, Racine, Brit. IV, 3. Tous vos voisins s'alarment pour vous, Fénelon, Tél. XI. Nulle raison de crainte ; et, loin de s'alarmer, Confiant, il se livre aux délices d'aimer, Chénier, Élég. 33.
  • 3 Fig. Sa pudeur s'alarma d'abord, mais elle céda à l'utilité publique, Montesquieu, Esp. VIII, 11.

ÉTYMOLOGIE

Alarme. Alarmer, dont on n'a pas d'exemple pour le XVIe siècle, paraît être venu en usage dans le XVIIe.