« allouer », définition dans le dictionnaire Littré

allouer

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

allouer

(a-lou-é) v. a.
  • Approuver, accorder une dépense portée dans un compte ; accorder une somme comme indemnité. Allouer un supplément de traitement, une gratification, une indemnité.

HISTORIQUE

XIe s. [Mon âme] entre les leur et aluée et mise, Ch. de Rol. CCVII.

XIIe s. Et en sarquez [cercueils] poser et aloer [les corps], Ronc. p. 176. Seignur, fait il à els, tut senz en plait entrer, Ne me deit pas mis sires acuinte demander, Car tut cest grant aveir que ci vus oi numer, En ses busoignes l'ai fait metre e aluer, Th. le mart. 43. En malvais estoc vei [je vois] bon ente mal fruchier ; Qui malvais arbre aluhe, malvais fruit deit mangier, ib. 128. Et sur l'altel la busche et les pieces ordenéement aluad, Rois. 317.

XIIIe s. Nulle ne doit alouer autrui aprentice ne autrui ouvriere, Liv. des Met. 81. Cil qui est aloez à un an puet demander son loier de tout l'an, Li ordinaires, f° 13. Li un se sont cil qui font monnoie à essient de malves metail et les voelent alouer por bone, Beaumanoir, XXX, 12. S'il avoient le lor folement aloué, il n'ont pas à retorner ne a recouvrer à lor peres ne à lor meres sans lor volenté, Beaumanoir, XXXI, 12. Et se je, el tans que le [la] coze me fust prestée, l'ai alouée ou perdue… je sui tenus à rendre la value que le [la] coze valoit, Beaumanoir, XXXIV, 18.

XIVe s. Jehan coutelier se alloua ou accueilli à un maistre dudit mestier, Du Cange, accolligere.

XVe s. Cils dedans l'artillerie que ils avoient, alouerent [employèrent] si nettement que ils n'avoient mais rien que traire, Froissart, II, III, 8. Des rentes du comté il n'allouoit nulles, mais les mettoit et avoit mises toudis arriere en depost, Froissart, I, I, 248.

XVIe s. Mais certes monsieur auroit honte De t'allouer dedans le compte De ses plus jeunes apprentifs, Marot, II, 199. Et quoy qu'ils brassent puis après pour l'honorer et servir, ne sera point aloué en ses contes [compté par Dieu], Calvin, Instit. 10. Bien-heureux celui auquel Dieu impute ou alloe la justice sans œuvres, Calvin, ib. 571. Il ne doute pas que cela ne lui soit alloé par justice, Calvin, ib. 609. Ayant couché un article de despense de dix taients, qu'il disoit avoir employez où il falloit, le peuple l'alloua sans vouloir enquerir comment, ny en quoy, Amyot, Péric. 43. Ce qu'il denonça au magistrat dit en ce pays-là [Vitré, en Bretagne] l'aloué, lequel… Ledit aloué fit chercher ce maistre gueux…, Paré, XIX, 22.

ÉTYMOLOGIE

Wall. alouwer, dépenser, user, consommer ; provenç. alogar ; ital. allogare ; de al pour ad (voy. voy. À), et locare, placer (voy. LOUER, LIEU).