« confession », définition dans le dictionnaire Littré

confession

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

confession

(kon-fè-sion ; en poésie, de quatre syllabes) s. f.
  • 1Déclaration que l'on fait de ses péchés au prêtre catholique. Il disait qu'il ne mourrait jamais sans confession, Sévigné, 398. Nous ménageons de lui faire faire une bonne confession, Sévigné, 48. Pour lui faire une confession générale, Bossuet, Lett. rel. 79. Qu'elle nous parut au-dessus de ces lâches chrétiens qui s'imaginent avancer leur mort quand ils préparent leur confession ! Bossuet, Duch. d'Orl.

    Billet de confession, attestation par laquelle un prêtre certifie avoir entendu quelqu'un en confession.

    Billet de confession, certificat de croyance à la bulle Unigenitus, donné à un malade pour recevoir les sacrements, lors des querelles suscitées par cette bulle, au milieu du XVIIIe siècle.

    Fig. et familièrement. On lui donnerait le bon Dieu sans confession, se dit des personnes qui, par leurs dehors ou par leur réputation, inspirent une entière confiance.

    Confession auriculaire ou privée, confession qui se fait à l'oreille du prêtre, par opposition à la confession publique qui a été usitée dans la primitive Église.

    Confier quelque chose sous le sceau de la confession, le confier à condition d'un secret absolu.

    S. f. plur. Ouvrages de différents auteurs qui y font l'aveu des erreurs de leur vie. Les Confessions de St Augustin. Les Confessions de J. J. Rousseau. Donner à la volupté ce qu'on pense donner à la seule nécessité, comme St Augustin le dit de soi-même dans ses Confessions, Pascal, Prov. 4.

  • 2Aveu, déclaration d'un fait. La confession du crime rend la défense impossible. Je le prouverai par votre propre confession. En exigeant de moi cette confession, Vous me sollicitez d'une lâche action, Rotrou, Bélis. I, 2. Par la confession de votre Égyptienne, Molière, l'Étour. V, 14. J'étais un peu soulagé de lui avoir fait ma confession, Hamilton, Gramm. 3. Il faut bien vous faire ma confession générale, Hamilton, ib. 1.

    Terme de jurisprudence. Aveu de la partie adverse. On ne doit pas diviser la confession, c'est-à-dire on ne doit pas en prendre seulement ce qui convient et rejeter le reste.

    Terme de rhétorique. Figure qui consiste à avouer la faute dont on est accusé.

  • 3Action de confesser Jésus-Christ, de faire profession publique de la foi chrétienne. Vous pouvez bien déchirer nos corps… le spectateur céleste de notre confession nous les rendra plus glorieux et plus éclatants, Massillon, Myst. Résurrect.

    Lieu où l'on honore les reliques d'un saint. La confession de saint Pierre, à Rome, est un lieu fort respecté.

  • 4Confession de foi, ou, simplement, confession, liste ou dénombrement et déclaration des articles de la foi de l'Église romaine et des autres églises chrétiennes. Signer une confession. Pour dresser de nouvelles confessions de foi, Bossuet, Var. préf. Peu de gens sont disposés à signer une confession de foi en blanc ; or ce serait en signer une en blanc que vous rempliriez ensuite de tout ce qu'il vous plairait, Pascal, Prov. 17.

    Confession d'Augsbourg, déclaration de la créance des protestants, ainsi dite, parce qu'elle fut présentée dans cette ville à l'empereur Charles-Quint en 1530.

    Terme de liturgie. La prière nommée aussi Confiteor.

HISTORIQUE

XIIe s. De ceste espée qui me pent au giron, Lui ai donné si grant confession…, Ronc. p. 140. Confession la belle demanda, ib. p. 175.

XIVe s. Se un prestre scet par confession le crime d'un home, il ne peut tel home punir ne excommenier, Oresme, Eth. 162.

XVIe s. Il m'a semblé plus qu'utile de mettre en avant cette confession de foi, Calvin, 331. La confession auriculaire, Calvin, Instit. 492.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. confessio ; espagn. confesion ; ital. confessione ; du latin confessionem (voy. CONFESSER).

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

CONFESSION. Ajoutez :
5 Terme d'architecture. Petite construction destinée dans une église à supporter les châsses. Au moyen âge, on plaçait fréquemment la confession derrière le maître-autel, Monit. univ. 12 oct. 1868, p. 1375, 3e col.